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Cap Vert

Dernière mise à jour : 24 mars


Nous sommes rentrés de France le 21 décembre 2016. Moins de 24h plus tard, nous quittions les Canaries à la tombée du jour pour nous mettre en route vers le Cap Vert.


Nous étions impatients de reprendre la mer, après l'avoir délaissée presque 3 semaines.

Son accueil ne nous a pas déçus puisqu'à peine sortis du port, nous avons été cueillis à froid par près de 30 nœuds de vent.

Après un bref épisode méditerranéen le long de la côte sud-ouest de La Palma (brusque accalmie, houle, rafales, pétole, vent contraire aux prévisions, ....) le vent de nord-est (celui annoncé) a fini par s'établir pour nous pousser énergiquement au-delà de l'île de Hierro.

Si la première nuit a été tonique, ce n'est qu'au petit matin que nous avons vraiment pu constater l'état de la mer : "jolie" selon Jean-Luc, mais comme c'est moi qui raconte, "impressionnante" sera le terme retenu.

Des creux de 3 à 4 m de haut, des vagues parfois un peu plus vicieuses que d'autres qui remplissent le cockpit et du vent forcissant jusqu'à 35 nœuds nous ont accompagnés pendant un peu plus de deux jours. Avec trois ris dans la GV et une petite trinquette, nous avancions tout de même au travers-largue à presque 7 nœuds de moyenne !

Pendant ces 60 premières heures, la vie à bord s'est résumée à une alternance de quarts de 2h de veille / 2h de sommeil, de jour comme de nuit, le repos pris la journée ayant pour but de nous aider à tenir une veille de nuit plus éprouvante que d'habitude. Heureusement, nous n'avons quasiment jamais eu à barrer, notre régulateur d'allure nous soulageant efficacement d'une peine qui aurait été bien plus pénible s'il avait fallu rester constamment derrière la barre et les paquets de mer. Bilan de la casse pendant ces conditions de mer "musclées" : 2 poulies suite à un empannage intempestif et 2 branches de lunettes de Jean-Luc suite à un coup de gîte intempestif lui aussi.

À partir du 3eme jour, le vent, la mer ainsi que mon mal de mer se sont calmés, laissant la vie reprendre son cours agréablement à bord de Pythéas.

Côté pêche, pas de quoi faire bombance pour Noël. Seuls un micro calmar et un ridicule poisson volant ont daigné s'échouer sur notre pont.


Le menu du réveillon a donc été frugal mais néanmoins gastronomique : délice d'Asie et concert d'agrumes (nouille chinoise, pamplemousse et orange).

Au quatrième jour, alors que le vent continuait à faiblir, une brume de sable a commencé à nous envelopper et à recouvrir chaque centimètre carré du bateau. Au large, la visibilité ne devait pas excéder 5 milles ce qui ne facilitait pas le repérage d'autres potentiels bateaux même si nous n'avions encore croisé personne depuis notre départ.

Au cinquième jour, après nos premiers poissons volants, ce sont les dauphins qui sont venus rompre notre solitude.

Le dernier jour, le vent n'en finissant plus de baisser nous avons été contraints d'allumer le moteur une dizaine d'heures afin d'assurer une arrivée de jour sur l'île de Sal. Au bout de 6 jours de navigation et de 788 miles parcourus, c'est dans la brume (de sable toujours) à moins de 2 miles de la côte que nous avons enfin distingué les contours de l'île où nous avons abordé en fin d'après-midi, heureux et intrigués par ce nouveau continent qui nous accueillait.


Au Cap Vert, tout évoque l'Afrique : la douceur du climat, la langueur des habitants, les nombreux enfants qui jouent dans la rue, les femmes qui portent négligemment un jerrican de 30 L ou une bassine pleine de poissons sur la tête, les taxis collectifs dans lesquels on s'entasse à 15 après avoir fait 3 fois le tour du village pour faire le plein de passagers, le rythme de vie ni trop vite ni trop rapide, et un niveau de vie très modeste mais qui ne retire jamais le sourire de tous ces visages métissés plus beaux les uns que les autres.

Sal est une île très plate (exceptée quelques dunes), aride et rocailleuse. Elle a su cependant développer un important tourisme, peut être grâce à l'existence de son aéroport international et à ses spots de plongée et de kitesurf très prisés.

Nous ne garderons pas un souvenir impérissable de ses paysages désertiques mais aurons été séduits par la gentillesse de ses habitants et le dépaysement absolu que nous a procuré cette première escale cap-verdienne.


Au lendemain de la nouvelle année, après avoir fait un crochet par la baie de Mordeira pour goûter si ce n'est aux joies de la plongée tout du moins à celles du snorkeling,...


...nous avons fait cap sur l'île de Sao Nicolau, réputée pour être plus verte que sa voisine Sal.

Si cela ne saute pas aux yeux lorsqu'on l'aborde par la mer, ...


... il suffit de s'enfoncer un peu à l'intérieur des terres pour découvrir ses magnifiques paysages sauvages et agricoles.


Une randonnée au sommet du Monte Gordo, le point culminant de l'île (1310 m) nous a offert de magnifiques points de vue sur cette île aux versants contrastés : aride et minéral d'un côté, fertile et verdoyant de l'autre.






La dernière étape de notre trop bref passage au Cap Vert a été l'île de Sao Vicente, dont la capitale Mindelo accueille de nombreux voiliers en partance pour la transat.


Mindelo est une grande ville à laquelle nous n'avons pas trouvé beaucoup de charme après le calme et la tranquillité de nos précédentes escales...

Néanmoins, ses marchés hauts en couleur et bien achalandés nous ont permis de compléter l'avitaillement de Pythéas avant la grande traversée.

Nous avions prévu de nous rendre quelques jours à Santo Antao, île voisine de Sao Vicente et joyau du Cap Vert paraît-il, dont les paysages sauvages n'ont rien à envier à ceux de Sao Nicolau. Finalement, nous nous sommes ravisés car nous devons retrouver Jonathan le fils aîné de Jean Luc à la Barbade début février, mais surtout parce qu'il nous tarde à tous les deux de traverser...

Rendez-vous de l'autre côté!

Pour les navigateurs, plus d'infos sur nos escales au port ou au mouillage dans la rubrique parcours_ports & mouilllages (http://levoyagedepytheas.wixsite.com/2015/ports-mouillages-atlantique-nord) du site

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