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Transatlantique Cap Vert - Barbade

Dernière mise à jour : 24 mars


Ça y est, on l’a fait ! Nous avons franchi une nouvelle étape dans notre entreprise ambitieuse de tour du monde à la voile : la traversée de l’Océan Atlantique depuis Mindelo, Cap Vert jusqu’à Bridgetown, Barbade, en un peu plus de 16 jours.

Voici le résumé de cette aventure :

- en dessin pour les esprits artistiques :



- en chiffres pour les esprits scientifiques :

16,6 jours

2103 miles parcourus (soit 70 de plus par rapport à la route directe initiale de 2033 miles)

128 mn/ jour

5.33 nœuds de vitesse moyenne soit 9.87 km/h (moins vite encore que dans les bouchons ! mais sans les bouchons…)


5-10 faibles nœuds de vent en moyenne, mais 0 L de gasoil consommé pour avancer !


8 poissons pêchés plus quelques poissons volants échoués sur notre pont


4 voiliers et 2 cargos croisés au loin

2 bancs de dauphins et 1 baleine sur notre route

1 avarie : la poulie de la drisse de gennaker explosée et le gennaker à l’eau

- en vidéo pour les esprits curieux :


- en quelques mots pour les esprits littéraires :

Déjà plusieurs mois qu’on y pensait, qu’on en rêvait, qu’on se projetait, qu’on s’y préparait et puis voilà que c’est arrivé… le moment de traverser …

Après une courte escale à Mindelo, un ravitaillement succinct et la consultation de météos encourageantes, nous avons levé l’ancre jeudi 12 janvier au son de la corne de brume jouée par Jean-Luc et un voilier ami.

Les premiers jours furent plein de promesses, d’incertitudes et de tâtonnements. Le vent d’abord généreux a mis un certain temps à s’établir, soufflant tantôt dans une direction tantôt dans l’autre, et nous obligeant à réaliser de nombreux empannages (= changement d’allure et de configuration de la voilure). Nous avons essayé à tour de rôle le génois tangonné puis le gennaker tangonné associés à la grand voile, et comme le vent a commencé à nous abandonner à partir du 4ème jour, nous avons fini par hisser génois et gennaker tangonnés ensembles.

24 h plus tard, nous nous sommes fait surprendre par le premier grain de la traversée et une brusque saute de vent à laquelle la poulie du gennaker n’a pas résisté.


Résultat des courses : un gennaker qui tombe à l’eau et un repêchage épique de ce grand mouchoir de 60 m² sous des trombes d’eau au beau milieu de la nuit. Et bien sûr, un délicieux moment pour Jean-Luc à danser en haut d’un mât balancé par une jolie houle atlantique, pour aller changer la poulie.

Aux prix de quelques bleus et courbatures, nous avons pu hisser à nouveau gennaker et génois tangonnés et exploiter au maximum le peu de vent qui a continué à mollir les jours suivants.

Grâce à un système de tangons/ tangonnets et grâce à nos deux voiles d’avant de grande dimension (100 m² à elles deux), nous naviguions avec un grand plan de voilure très déployé qui nous a permis, vent arrière (et peut-être aussi un peu aidés par le courant) d’avancer très vite proportionnellement au vent que nous touchions.


C’est ainsi qu’avec guère plus de 6-7 nœuds de vent de moyenne sur toute la traversée, nous avons tout de même réussi à tenir une moyenne de vitesse de 5,33 nœuds. Nous avons eu la confirmation de la bonne marche de notre bateau lorsque, gonflés d’orgueil, nous avons eu la joie de rattraper puis de dépasser un voilier plus grand que nous mais qui n’avait qu’une seule voile d’avant ! Fairplay, l’équipage de ce voilier à tout de même eu la gentillesse de nous communiquer par VHF les météos à venir (méthode économique alternative à l’achat d’un téléphone satellitaire pour récupérer les météos).

Une fois sur l’«autoroute des alizés », nous n’avons plus touché à nos voiles si ce n’est pour les intervertir afin de limiter leur fasseyement (quand elles font « flop flop ») dans le petit temps qui ne nous a quasiment pas quittés jusqu’à la fin de la traversée.

Nos journées se sont déclinées au présent de la tranquillité et au plus-que-parfait de la quiétude. Une journée type s’égrainait au rythme de la lecture, de la cuisine, des leçons d’anglais, des siestes, des calculs de navigation, de l'observation des baleines ou dauphins, etc…


La pêche a aussi largement occupé nos journées puisque nous avons eu la chance d’attraper pas moins de 5 daurades, 1 capitaine, 1 thon et 1 énorme « blue marlin » de presque 15 kg. La pêche aurait peut-être pu être encore meilleure si nous n’avions pas relevé nos lignes tant que la précédente pêche n’avait pas été consommée. Nous avons aussi eu l’heureuse surprise de retrouver au petit matin des poissons volants échoués sur notre pont, d’une taille suffisamment convenable pour finir échoués dans notre assiette du petit-déjeuner. En résumé, nous n’avons jamais passé plus de 24 h sans manger de poisson et nos placards sont plein de bocaux en réserve.



Les nuits quant à elles s’organisaient en 4 quarts de 3 h, soit deux quarts chacun, occupés par une séance cinéma sur la tablette, la contemplation des étoiles, la surveillance (très très relâchée) des éventuels bateaux sur notre route, et parfois le repêchage d’une voile…

Au bout du 13e jour, nous commencions à établir des pronostics sur notre date et heure d’arrivée à la Barbade. Si nous continuions à avancer régulièrement malgré le peu de vent, nous pouvions espérer arriver au bout de 16 jours, soit samedi après-midi .

C’était sans compter sur une énième chute de vent dans laquelle nous sommes restés enlisés de longues heures, ces mêmes longues heures qui nous ont manqué pour arriver comme « prévu » le samedi après-midi. Les nouvelles projections nous faisaient arriver dans la nuit de samedi à dimanche, ce qui ne nous plaisait guère. Il a fallu 24 h avant l’arrivée nous contraindre à ralentir le bateau pour décaler notre arrivée au dimanche matin. Comble de l’ironie, c’est alors que le vent s’est remis à souffler avec force, lui que nous avions espéré, regretté, attendu pendant plus de 10 jours.

Nous avons eu plus de vent en 36 heures que durant toute la traversée et même avec une trinquette arisée, nous avancions encore trop vite…

A force de contourner l’ile de la Barbade trop au large pour attendre que le soleil se lève, nous avons même dû tirer quelques bords pour atteindre Bridgetown !

Quoiqu’il en soit, nous sommes arrivés à bon port dimanche matin 29 janvier, heureux et satisfaits de notre traversée.

Depuis 2 semaines que nous sommes là, le vent n’a cessé de souffler à plus de 15-20 nœuds tous les jours. Nous ne sommes pourtant pas prêts à larguer à nouveau les amarres, bien accrochés au mouillage et séduits par notre première escale antillaise : la Barbade, que je vous conterai dans un prochain épisode…

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