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La Guadeloupe, dans les yeux d'Hélène

Dernière mise à jour : 31 juil. 2019


Nous nous plaisions beaucoup à la Barbade mais nous avions un rendez-vous bien plus important en Guadeloupe avec notre amie Hélène, dont la venue était prévue de longue date.

Nous avons quitté la Barbade le 25 février 2017 pour arriver 3 jours plus tard au terme d’une navigation laborieuse (car peu venteuse) en Guadeloupe.

A peine le temps de faire quelques premiers repérages sur place et notre amie Hélène nous rejoignait à bord de Pythéas, pour 15 jours de vacances.

Hélène a bien voulu à l’issue de son séjour se prêter au jeu des questions /réponses pour nous livrer son point de vue et ses impressions sur la Guadeloupe et la vie à bord d’un voilier…


Était-ce la première fois que tu venais aux Antilles ?

Si on inclut les grandes Antilles, j’avais déjà été en République Dominicaine, mais je n’étais jamais venue dans les Antilles françaises. C’était ma première fois en Guadeloupe.

Était-ce la première fois que tu passais des vacances sur un voilier ?

Non, j’avais déjà passé une semaine à bord de Pythéas lorsque je vous avais retrouvés en Espagne (nda : novembre 2016), mais nous étions restés au port.

Ici, c’était la première fois que je vivais à bord d’un voilier au mouillage.

Comment t’étais-tu imaginé la Guadeloupe ?

J’imaginais une île assez urbanisée, un peu comme la côte d’Azur. J’imaginais les Guadeloupéens souriants, rieurs, blagueurs, dragueurs. Côté cuisine, je n’avais pas vraiment d’idée de ce que j’allais trouver, à part l’aspect pimenté.

Et finalement, comment c’était ?

Ça ressemble plus à un gros village (en tous cas Basse-Terre) qu’à la côte d’Azur au niveau urbanisation. Les Guadeloupéens sont aussi souriants, blagueurs et dragueurs que je me les étais représentés. Je m’attendais à ce qu’ils soient plus festifs mais les gens se couchent très tôt ici.

Côté gastronomie, j’ai découvert plein de choses : leurs ragout, leurs sauces, leurs bokits (nda : sandwichs frits), leurs légumes bizarres comme la christophine.

Comment t’étais-tu imaginé la vie à bord d’un voilier ?

Vue ma première expérience en Espagne où au port je n’étais déjà pas très très à l’aise, j’appréhendais la version « mouillage » parce que je savais que ça allait tanguer. En plus, avant d’arriver, tu m’as envoyé un message pour me prévenir que c’était un peu la tempête, qu’il y avait de grosses pluies et de la houle, ce qui ne m’a pas rassurée. Du coup je me suis précipitée dans une pharmacie pour acheter du Mercalm.

Et finalement, comment c’était ?

J’ai pris 2 fois du Mercalm, au début, puis mon corps s’est habitué. Je me suis surprise à aller mieux assez rapidement pour tout ce qui concerne le mouillage même si le tangage de l’ « anse caraïbe » m’a parfois un peu empêchée de dormir. Par contre, la première navigation au près avec une houle importante de face a été une expérience un peu difficile. Ça, je ne m’y attendais pas. (Mais je n’ai pas vomi !...)

Qu’est-ce qui t’a le plus plu en Guadeloupe ?

Ce que j’ai préféré, c’est la randonnée aux chutes du Carbet parce qu’on était toutes seules et que j’ai eu l’impression d’être un peu un explorateur du 15e siècle (nda : les massacres en moins).


J’ai adoré aussi l’ascension de la Soufrière,


la plongée, le kayak dans la mangrove, la dégustation du tourment d’amour aux Saintes, et la Corsaire (nda : bière locale).


Qu’est-ce qui t’a le moins plu en Guadeloupe ?

L’absence de recyclage des déchets. Je ne comprends pas pourquoi ça ne fonctionne pas ici.

Les transports en commun à peu près inexistants.

Qu’est-ce qui t’a le plus plu en bateau ?

J ‘ai aimé tenir la barre, me laver dans la mer, faire pipi par-dessus bord en navigation, et quand la navigation était agréable, voir le paysage défiler et se réveiller le matin dans un nouveau décor.




Qu’est-ce qui t’a le moins plu en bateau ?

Le fait de me cogner partout, j’ai des bleus partout …, le fait de toujours surveiller son verre ou son assiette pour qu’ils ne s’échappent pas, ça demande un peu trop de concentration parfois…, le fait d’être nauséeuse au début.

Qu’est-ce que tu seras contente de retrouver chez toi ?

Un peu d’espace vital et une douche chaude.

Qu’est-ce que tu as appris sur la Guadeloupe ?

J’ai découvert la géographie de la Guadeloupe. J’ignorais qu’il y avait un peu partout des sources chaudes. Je ne savais pas que les Guadeloupéens étaient aussi fervents en religion.

Qu’est-ce que tu as appris sur la vie en bateau, la navigation ?

J’ai compris un peu mieux comment fonctionnaient les voiles et les réglages de voiles par rapport au vent et au cap. Comme le guindeau ne marchait pas, j’ai vu comment on rentrait la chaîne à la main. J’ai vu qu’il fallait que tout soit rangé avant de partir en navigation, que tout s’accrochait d’une manière ou d’une autre.

J’ai vu les différentes façons de mouiller, à l’ancre ou au corps mort et comment tu dois surveiller ton bateau avant de le quitter, et même la nuit mettre une alarme. Je pensais que tu mettais ton ancre et que tu partais sans t’inquiéter, je n’avais pas imaginé ce côté un peu stressant d’avoir un bateau-maison.


Aussi, je n’avais pas imaginé tout le nombre de réparations tous les jours. Il y a toujours un truc qui ne va pas quand tu ne t’y attends pas. Tu penses que c’est bon, que tout est réparé et puis pouf ! y’a l’antenne qui foire, … je n’avais pas imaginé cet aspect entretien permanent.


Est-ce que tu te verrais vivre en Guadeloupe ?

Probablement pas parce que c’est trop petit. J’ai un côté citadin qui me fait aimer avoir une grande ville à proximité. J’aurais peur de tourner un peu en rond ici.

Est-ce que tu te verrais vivre sur un bateau ?

Je ne crois pas que je pourrais le faire toute ma vie mais pourquoi pas pendant 6 mois – 1 an, d’abord pour apprendre vraiment à naviguer et puis aussi pour être nomade pendant un certain temps.

Qu’est-ce que tu conseillerais aux gens qui viennent en Guadeloupe ?

Prendre un K-way.

Louer une voiture à l’avance, une récente ou un gros truc qui grimpe bien.

Qu’est-ce que tu conseillerais aux gens qui viennent sur notre bateau ?

Ne prenez pas une valise à roulette mais plutôt un sac à dos. Ne prenez pas trop d’affaires, sur un bateau il n’y a pas tant de place et la plupart du temps, on est en maillot de bain.

Prenez une petite polaire, en navigation il fait parfois un peu froid. Prenez du fromage pour les hôtes, ils sont en manque.

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