Après 2 mois en Patagonie, nous arrivons à Puerto Montt le 8 février 2023.
Nous retrouvons alors la civilisation et la possibilité de refaire le plein de victuailles et de gaz, de lancer quelques lessives et de trouver un soudeur pour réparer notre régulateur d’allure cassé depuis notre descente de l’Atlantique vers Ushuaïa.
Le 12 février, Hervé nous quitte pour retourner à sa vie terrestre en France alors que nous remettons un peu d’ordre à bord de Pythéas et retrouvons notre routine de couple. Nous récupérons notre régulateur d’allure réparé et modifié pour la énième fois, et levons l’ancre dès le 15 février.
Nous prenons toutes les précautions nécessaires pour traverser le Canal Chacao qui sépare l’île de Chiloé du Continent car le courant peut y dépasser les 6 noeuds et provoquer une houle très dangereuse en cas de vent contraire.
Construction d'un pont à travers le canal Chacao entre Chiloé et le Continent
Puis nous faisons cap vers le Nord pour parcourir 140 miles jusqu’à Valdivia. Au large, nous rencontrons un vent de Sud « généreux » (25-35 noeuds) qui lève une houle si grosse qu’elle nous oblige à une vigilance de tous les instants à la barre. Nous enregistrons d’ailleurs un record de vitesse de 14,9 noeuds en surfant sur une vague particulièrement puissante !
Valdivia se niche au creux d’un méandre du Rio Valdivia, une dizaine de miles à l’intérieur des terres.
Valdivia, centre ville
Nous y trouvons un abri parfait pour amarrer le bateau le long du ponton extérieur du club de Yates de Valdivia.
Ponton extérieur du Club de Yates de Valdivia
Nous abandonnons ici Pythéas le temps d’un aller-retour en bus en Argentine, afin de renouveler notre visa chilien mais aussi de poursuivre notre découverte trop courte de ce magnifique pays qu’est l’Argentine.
Malgré les milliers de kilomètres que cela représente, nous décidons d’aller visiter les provinces de Salta et de Juyjuy dans le Nord-Ouest de l’Argentine, région célèbre pour ses bons vins mais surtout pour ses populations indigènes amérindiennes, dernières tribus à se revendiquer d’un héritage inca.
Nous y découvrons entre 2000 et 3000 m d'altitude des paysages à couper le souffle et les témoignages d’une culture andine fascinante.
Purmamarca, 2206 m
Purmamarca
Purmamarca
Carnaval à Tilcara, 2465 m
Randonnée Garganta del Diablo près de Tilcara, 2848 m
Vue depuis le Pucara (village fortifié) de Tilcara
De retour à Valdivia au bout d’une semaine, nous nous consacrons comme toujours aux multiples travaux du bord (remettre le régulateur d’allure en place, redresser une barre de flèche, transformer nos bouts flottants de 100 mètres en nouvelles amarres,…) et aux préparatifs du bateau pour la prochaine navigation. Celle-ci doit nous conduire à Coquimbo, 650 mn plus au Nord. Cristobal que nous avions rencontré dans les canaux de Patagonie habite à Coquimbo et nous a chaleureusement invité à le retrouver là-bas. Nous avons également décidé d’y établir notre camp de base pour recevoir notre ami Jean-Roc qui vient nous rendre visite pendant 2 semaines.
Le 4 mars 2023, nous quittons Valdivia. Avant d’atteindre le large, nous traversons une grande baie dans laquelle nous croisons pour la toute première fois de notre voyage deux orques, dont l’un passe si près du bateau que nous ne pouvons nous empêcher d’être impressionnés par sa taille.
Mais c'est énoooooorme !
Nous connaissons une semaine de navigation en demi-teinte, parfois privés de vent, souvent noyés dans un épais brouillard, mais toujours accompagnés soit de baleines, soit de très nombreuses otaries qui dorment en dérivant en surface, soit de délicieux poissons au bout de la ligne qui relancent enfin notre compteur de pêche resté au point mort depuis la transatlantique.
Dab d'otarie dérivant pendant son sommeil
Otaries dérivant et dormant sur le dos
De gauche à droite : Corbina, Sierra, et Jurel
Jean-Luc ne manque pas d’occupations, tantôt à préparer les poissons, tantôt à démonter puis remonter inlassablement le régulateur d’allure pour retrouver (en vain) les réglages qui le faisaient si bien fonctionner avant, tantôt à chercher l’origine d’une défaillance de la barre hydraulique à quelques miles de l’arrivée…
Le 11 mars, nous rallions enfin Coquimbo et jetons l’ancre dans la baie de la Herradura.
Arrivée devant la baie de la Herradura au Sud de Coquimbo
Nous y retrouvons avec joie Cristobal et sa compagne Claudia.
Quatre jours plus tard, je prends le bus pour aller accueillir notre ami Jean-Roc qui atterrit à Santiago.
Vue de Santiago depuis le Cerro San Cristobal
Autre vue de Santiago by night depuis le Cerro San Cristobal
Jean-Roc devant une des innombrables fresques de Valparaiso
Rues colorées de Valparaiso
Rues en pentes de Valparaiso
Après une visite de la capitale puis de Valparaiso nous retrouvons Jean-Luc à Coquimbo. Le lendemain, nous explorons avec Claudia et Cristobal la vallée d’Elqui.
En excellente compagnie...
Vallée d'Elqui
Jean-Roc et moi repartons ensuite en bus à la découverte du désert d’Atacama alors que Jean-Luc choisit de rester à bord pour tenter de venir à bout de l’inépuisable « to do list » : réparer la fuite de l’hydraulique, traiter la rouille sous un hublot à l’avant, vidanger le moteur, remplacer les charriots de GV, nettoyer les moisissures des placards, recoudre le sac de bouts, installer une diode sur l’alternateur, etc…
Village de Caspana, au Nord du désert d'Atacama
Vigognes
Vallée de la Mort, Désert d'Atacama
Geysers del Tatio, Désert d'Atacama
Jean-Roc devant un geyser
Sommets autour des Geyser del Tatio
Sommets autour des Geyser del Tatio
Laguna de Chaxa, dans le Salar du désert d'Atacama
Flamand rose des Andes à la Laguna Chaxa
Pétroglyphes de Yerbas Buenas, désert d'Atacama
Pétroglyphes de Yerbas Buenas, désert d'Atacama
Lamas, désert d'Atacama
De retour à bord de Pythéas, nous consacrons la fin du séjour de Jean-Roc à explorer les vallées transversales à la cordillère des Andes qui rayonnent autour de Coquimbo.
Vallée Encanto
Vallée Encanto
Pétroglyphe de la vallée Encanto
Vallée Hurtado
Exploration de la réserve de Santa Gracia, avec le 4x4 prêté par Cristobal
Réserve Santa Gracia
Au cours de ces 4 derniers mois, nous aurons découvert un pays plein de contrastes qu’il s’agisse du climat très différent d’une région à l’autre, des paysages tantôt désertiques tantôt verdoyants, du coût de la vie excessivement élevé au regard du salaire moyen, de la difficulté de réformer la société face au poids du passé, de l’importance donnée aux énergies renouvelables pour répondre aux défis de demain et de l’absence de tri sélectif, du fossé économique entre les plus riches au volant de leurs belles voitures et les plus démunis qui lavent leurs pare-brise ou jonglent aux feux rouges des carrefours pour gagner quelques pièces, de la menace sismique permanente dans cette partie du monde et de la résilience ou du fatalisme dont font preuve les Chiliens face à ce risque, etc…
Grâce à la générosité, à la gentillesse et à l’ouverture d’esprit de Cristobal, nous avons eu la chance de découvrir plus en profondeur ce pays si intéressant qu’est le Chili.
Nous lui en sommes extrêmement reconnaissants et tenions à le remercier une nouvelle fois ici, même s’il n’aime pas qu’on porte la lumière sur lui alors qu’il le mérite à plus d’un titre.
Jean-Roc rentré en France, nous prolongeons d’une semaine notre escale à Coquimbo afin de préparer le bateau pour notre prochaine grande navigation : la Transpacifique vers la Polynésie…
Mais avant, nous voulons nous arrêter à l’île de Robinson Crusoe dans l’archipel de Juan Fernández, à 450 mn au Sud-Ouest de Coquimbo.
Le 10 avril 2023, nous sommes enfin prêts à quitter la baie de la Herradura et hissons les voiles vers Robinson Crusoe, impatients de découvrir cette île mythique…
A suivre...
Si vous désirez plus d'informations pratiques relatives à nos escales en bateau au Chili, reportez vous au précédent article : "Argentine - Chili - Patagonie : en pratique "
Merci toujours aussi sympa de découvrir d autre pays et que de belles rencontres
on vous embrasse
Toujours un plaisir de vous lire et de vous imaginer ! Je vous embrasse
Merci pour ces beaux voyages que nous faisons par procuration grâce à vous. Nous lisons avec beaucoup d'attention votre journal de bord en scrutant les superbes photos. Nous n'avons pas encore réagi, par pudeur peut-être, mais soyez sûrs que nous apprécions vos messages et que nous sommes ravis que tout se passe bien pour vous deux.
L'an prochain un de nos petits-fils part en Argentine pour une année d'étude.
Michelle et Robert
(souviens toi Jean Luc de tes deux vieux stagiaires de plongée en Guadeloupe chez Jazz. Une première pour nous. Nous en rêvons encore)
PS: Peut-être une autre fois en Bretagne.
Merci pour cet article et toutes ces informations. Magnifiques photos. Quelques souvenirs refont surface ..... Valparaiso, le désert, ....
Hâte de finir la préparation et d'attaquer le dur. En tout cas vous donnez envie.
Bon vent belle mer .....