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Grenadines & Grenade

  • levoyagedepytheas
  • 31 oct. 2017
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 23 mars 2024


Après que Maria ait soufflé tant et plus, la météo est redevenue clémente et nous avons pu souffler à notre tour.

Fini de jouer à cache-cache avec les cyclones, il nous restait encore un mois et demi pour découvrir plus sereinement les Grenadines et Grenade avant de retourner à la Barbade.

Les Grenadines sont constituées d’un chapelet d'îles qui s'égrène entre Saint-Vincent et Grenade. Ce sont de petites îles (la plus grande mesure 30 km2) entre lesquelles on navigue « en père peinard », par sauts de puce.

Nous avons pris notre temps pour profiter des mouillages paradisiaques fidèles aux images de cartes postales que l’on connaît tous : eaux turquoises à 30°C et plages de sable fin bordées de cocotiers. Si cet archipel attire paraît-il une horde de bateaux de plaisance et de charters entre novembre et avril, il n’en est rien à cette époque de l’année (septembre-octobre) et la faible fréquentation de ces mouillages a rendu notre séjour encore plus agréable.




Pour la première fois depuis notre arrivée aux Antilles, nous avons ENFiN dégusté nos premières langoustes à Bequia (prononcez « Béqwé »). Il semblerait que les eaux des Grenadines en soient infestées car il est très facile de s’en procurer, que ce soit auprès des pêcheurs à des prix imbattables (5 à 10 euros le kilo) ou avec un peu d’habileté et de dextérité par ses propres moyens. Pour cela, nous avons fabriqué un lasso et dès le premier essai, en apnée, Jean-Luc remontait sa première prise. Convaincue de la facilité de l’exercice, j’ai voulu l’imiter ce qui a beaucoup amusé les langoustes … plusieurs fois…


Outre les langoustes, les fonds marins des Grenadines recèlent de nombreuses richesses. Avec juste palmes masque et tuba nous avons fait de belles plongées, en particulier dans la réserve des Tobago Cays où nous avons croisé des dizaines de raies pastenagues et nos premiers requins !


Nous avons ensuite quitté les Grenadines pour descendre à Grenade, l'île la plus au Sud de l’arc antillais. Surnommée l’ile aux épices (spécialement la noix de muscade que l’on retrouve jusque sur son drapeau national), Grenade en était le deuxième exportateur mondial jusqu’ à ce qu’Ivan le terrible cyclone vienne ravager l’île en 2004…


Noix de muscade, muscade en poudre et macis (écorce de noix)

Noix de muscade, muscade en poudre et macis (fleur de muscade)

Nous avons élu domicile pendant près de trois semaines dans la baie de Saint George’s, la capitale.


Il y règne une animation perpétuelle qui contraste de manière saisissante avec la vie au ralenti des Grenadines. Nous avons arpenté ses rues pentues sans trottoir au travers d’une circulation dense et d’innombrables commerces, étals de fruits, de légumes et d'épices.

En bus, nous avons sillonné de long en large cette île sauvage, à la découverte de ses petits villages de pêcheurs (Goyave, Sauteurs), de Grenville la deuxième ville de l’île tout aussi vibrante que sa grande sœur, de ses maisons rurales dressées sur pilotis, et de sa nature généreuse où cacaoyers, avocatiers, papayers, arbres à pain et bananiers abondent.



Partout le long de la route, dans les campagnes comme en ville, aux arrêts de bus, sur les habits des gens, … les trois couleurs jaune vert rouge du drapeau de Grenade affichent la fierté des habitants envers leur île.


Il est très facile de se déplacer en bus à Grenade et d’en explorer chaque recoin. J’en profite pour faire un aparté sur ce moyen de transport formidable qu’est le bus local ou le taxi-co, grâce auquel dans toutes les îles anglaises où nous avons fait escale nous avons pu visiter l'intérieur des terres et nous mêler aux habitants.


Ce mini van qui ne part qu’une fois rempli peut accueillir jusqu’à une quinzaine de passagers, avec plus ou moins de confort selon si vous êtes assis à côté du conducteur ou sur un strapontin ou selon si votre voisine a l’habitude de reprendre du dessert ou non. Soit ils sont climatisés, soit les fenêtres grandes ouvertes associées à une vive allure assurent la ventilation des passagers. J’ai souvent choisi cette place bien aérée à côté de la fenêtre pour mieux profiter du paysage et cela me valait beaucoup de salut de la main de la part des gens sur le bord de la route, ce que j’ai appelé le syndrome « reine d’Angleterre » .

Le voyage s’accompagne systématiquement de musique, que vous appréciez proportionnellement à la distance qui vous sépare de l’ampli des basses. Là encore, la place à côté de la fenêtre peut s’avérer un bon choix stratégique.

Mais au delà de tout ça, ces bus ont un mode de fonctionnement absolument fantastique et (malheureusement) absolument inconcevable en France :

Vous montez et descendez où vous voulez.

Si le bus vous aperçoit un peu plus loin de sa route et réagit trop tard pour s’arrêter, il fait marche arrière jusqu’à vous pour vous proposer de monter.

Si vous êtes chargés de paquets, le chauffeur ou son assistant vous les porte à la montée comme à la descente.

Si vous avez une correspondance entre deux bus et que les deux bus se croisent, ils s'arrêtent au milieu de la route pour vous permettre de faire votre changement.

Si vous avez besoin de vous arrêter sur la route pour une course rapide ou pour aller chercher quelque chose, le bus vous attend et aucun passager n’y trouve rien à redire.

Si vous êtes trop chargés pour marcher jusqu’à chez vous, le chauffeur fait un détour pour vous déposer au pied de votre maison, quelque soit la facilité d'accès de celle-ci, et bien sûr il vous aide à descendre vos courses.

Si vous avez un courrier ou un chargement à déposer sur le trajet du bus, le chauffeur vous le livre à votre place sans aucune contrepartie.

Voilà qui nous fait encore regretter plus amèrement l’indigence des transports en communs des îles françaises…

Fin de l’aparté.

Les derniers jours de notre séjour à Grenade ont été particulièrement humides, rappel que la saison des pluies n’est pas tout à fait finie. Nous en avons profité pour mettre au point un récupérateur d’eau de pluie, si bien qu'après avoir testé son efficacité nous nous réjouissions presque de nous faire abondamment rincer.

Finalement la pluie a cessé juste au moment où nous nous sommes mis en route pour la Barbade.

Le temps ensoleillé aura sans doute été le seul aspect positif de cette navigation laborieuse, compliquée et ingrate contre vent et contre courant, au cours de laquelle nous aurons consommé beaucoup d’essence, alors que nous n’en n’avions quasiment pas utilisé une goutte depuis notre départ de Guadeloupe…

À force de patience, sans céder à la tentation de nous faire remorquer par un gros cargo qui nous frôlait les moustaches, nous avons fini tant bien que mal par arriver à la Barbade, après 2 jours et demi de navigation pour 200 miles…


Nous sommes arrivés à Bridgetown à la nuit tombée, "accueillis" par les coast guard qui exigeaient que nos formalités d'entrée soient faites avant d'aller mouiller plus loin. Après négociation, nous avons obtenu un délai jusqu'au lendemain matin et sommes allés nous ancrer dans cette baie que nous connaissons bien mais que nous n'avions jamais vu aussi vide.


Quelques jours plus tard, nous avions rendez-vous à l’ambassade des Etats-Unis afin de répondre à un entretien pour une demande de visa. Ce visa est nécessaire pour débarquer sur les îles américaines (Îles vierges, Porto Rico,…) et bien sûr aux Etats-Unis. Il n’est pas dit que nous en ayons besoin cette année mais comme ce visa a une durée de validité de 10 ans nous avons pensé qu’il pourrait être pratique de l’avoir, au cas où… (plus d'infos sur les démarches pour obtenir le visa dans la rubrique "en pratique_formalités" du site)


Seulement trois jours après notre « interview », nous récupérions notre passeport décoré du précieux sésame, et pouvions entamer la route du retour vers la Guadeloupe, non sans prendre le temps de faire une dernière escale touristique en Martinique…

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