Les îles des « petites Antilles » sont réparties géographiquement en deux groupes :
- au Nord, des Îles Vierges à la Dominique: les « îles sous le vent » (leeward islands)
- au Sud, de la Martinique à Grenade : les « îles au vent » (windward islands)
Dès le début officiel de la saison cyclonique en juin, la plupart des voiliers quittent les îles du Nord plus fréquemment touchées par les cyclones comme Irma et Maria l’ont cruellement rappelé il y a deux ans et entament une grande migration vers le Sud.
Au moment où tout le monde les déserte, c’était pour nous le moment idéal de découvrir ces îles du Nord où nous n’avions toujours pas mis les voiles depuis notre arrivée aux Antilles.
La première escale de notre périple autour des « Îles sous le vent » a été Antigua & Barbuda.
Le 11 juin 2019, nous avons quitté la Guadeloupe et parcouru les 50 miles (92 km) qui séparent Deshaies de Jolly Harbour, sur la côte Ouest d’Antigua.
Nous n'avions aucun a priori sur cette île et nous avons été rapidement très enthousiastes. Nous avons pris beaucoup de plaisir à découvrir les nombreux mouillages plein de charme (et déserts !) de l’île, accompagnés par une météo particulièrement clémente : du vent régulier et soutenu pour parcourir facilement l’île d’Est en Ouest, un temps étonnamment sec pour un début de saison des pluies et un soleil généreux pour raviver les reflets turquoises de la mer des Caraïbes.
Antigua est une île assez verte, au relief délicatement découpé en pentes douces, bordée par de belles plages de sable fin et par des eaux très claires car peu profondes.
C’est un haut lieu de la plaisance en raison de sa position centrale dans l’arc antillais, de ses nombreux abris naturels qui ont de tout temps attiré les navires, et des nombreux services (chantiers, réparations, maintenance...) que l’île a su développer depuis plusieurs décennies. Chaque année en avril s’y déroulent de prestigieuses régates qui contribuent également à sa renommée dans le monde du nautisme.
L’économie d’Antigua semble en grande partie s’appuyer sur le tourisme et notamment sur celui des bateaux de charters et des plaisanciers (l’autre partie de son économie repose sur une fiscalité très attractive, Antigua et Barbuda étant considérée comme l’un des paradis fiscaux les plus opaque de la planète!!!). De nombreux hôtels luxueux ont été construits le long des côtes, mais grâce à une charte architecturale plutôt harmonieuse ils ne dénaturent pas le cadre naturel dans lequel ils sont discrètement intégrés.
« English Harbour » fait partie des joyaux de l’île sur la côte Sud. C’est un port naturel où l’Amiral Nelson a abrité sa flotte avant de l’aménager en docks.
Les quais, les quartiers militaires et les fortifications du 18ème siècle sont toujours visibles et sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2016.
Des ennuis mécaniques avec notre guindeau nous ont amené à passer un peu de temps à la capitale Saint John’s. L’architecture de ses petites maisons en bois colorées et de ses rues orthogonales, l’ambiance animée de ses ruelles commerçantes où les étals de fruits et légumes se partagent les trottoirs avec les vendeurs de nippes et de babioles en tous genres, ne dénotent pas avec les autres capitales des îles anglaises que nous avons visitées jusque là.
L’atelier de mécanique que nous avons trouvé à Saint John’s (voir notes en fin d’article) était une si bonne adresse que nous en avons profité pour faire réparer également le moteur de notre dessalinisateur. En attendant de le récupérer, nous avons trouvé une vieille voile de hobby cat pour faire des essais sur notre nouvelle annexe en bois (un prochain article vous donnera plus de détails sur celle-ci). Les essais se sont révélé particulièrement infructueux mais nous ont quand même permis de progresser vers notre objectif final d’annexe à voile...
Antigua est jumelée administrativement avec Barbuda.
Si ces deux îles anglaises étaient réunies par un même plateau continental qu’on pouvait traverser à pied il y a quelques milliers d’années, aujourd’hui elles sont séparées par un canal de 25 miles (46 km) de large et offrent chacune un visage radicalement différent.
Barbuda est une galette de sable dont le sommet culmine à 60 m.
Les seuls mouillages praticables se situent sur sa côte Sud et Ouest le long de laquelle s’étire un long cordon dunaire. Cette langue de sable renferme un grand lagon qu’il faut franchir pour atteindre la seule ville de l’île : Codrington. Nous n’y avons pas été, nous serons restés a l’extérieur du lagon.
Photos aériennes prises en haut du mât (15 m ) par Jean-Luc
Barbuda a été à 95% détruite par le cyclone Irma en septembre 2017. Les cicatrices sont toujours visibles que ce soit dans le paysage par les brèches qui ont été ouvertes dans le cordon dunaire, ou que ce soit dans les constructions par l’état de ruine dans lequel se trouvent encore les grands complexes hôteliers luxueux en bord de plage.
Nous avons quitté Antigua et Barbuda le 24 juin 2019, cap vers l'Ouest.
Sur notre route, nous avons longé les côtes de Redonda, minuscule caillou austère dont les seuls hôtes sont des fous bruns venus nous saluer en nombre.
Il s’agit également d’une dépendance administrative d’Antigua & Barbuda. Nous n’y aurons pas fait escale, les fonds étant peu propices pour jeter l'ancre.
Nous avons poursuivi notre route vers Saint-Kitts et Nevis plus au Nord, dont nous vous ferons le récit dans un prochain article.
Infos pratiques pour les navigateurs :
Clerance d'entrée à Jolly Harbour : 30 EC (préinscription possible sur internet via E sea clear)
Clearance de sortie à Jolly Harbour : gratuit, PAS D'OVERTIME même le week-end
Pas de formalités entre Antigua et Barbuda. Plus de formalités possibles à Barbuda depuis le cyclone Irma.
Notre bonne adresse pour les problèmes electro-mécaniques : Fritzroy's Rewinding, All Saints Road, St John's