Les Îles Vierges forment un chapelet d’une centaine d’îles. À l’Est se trouvent les Îles britanniques (BVI), à l’Ouest les îles américaines (USVI), et un peu plus loin rattachées à Porto Rico les îles espagnoles. Pour rentrer sur un territoire américain en voilier, il faut avoir au préalable obtenu un visa de tourisme B1/B2 (indispensable) et une assurance qui couvre la zone (fortement recommandée). Comme nous remplissions la première condition mais pas la seconde, nous nous sommes limités cette fois-ci au côté anglais, mais il y a déjà de quoi bien s’amuser !
En raison d’un vent moins généreux qu’annoncé, nous avons péniblement rallié les BVI depuis Saint-Martin (85 mn /157 Km) en une vingtaine d’heures pour arriver à Virgin Gorda le 3 juillet 2019.
Alors que nous débordions la pointe Sud-Est de l’île nous avons aperçu une forêt de mâts se dresser devant nous. Nous avons d’abord été dépités de voir ainsi déjoués nos pronostics d’échapper à l’affluence de haute saison. Puis nous avons réalisé que la plage où s’entassaient tous ces voiliers était l’un des sites les plus prisés des îles Vierges : les « Baths », et que tous ces bateaux étaient pour la plupart des catamarans de location.
Les Baths :
Tout espoir de profiter sereinement des autres innombrables mouillages n’était donc pas perdu.
Les quatre îles principales des BVI - Anegada, Virgin Gorda, Tortola et Jost Van Dyck - et les dizaines de petits îlots qui les environnent offrent en effet beaucoup d’abris.
Le cabotage d’île en île est facilité par les courtes distances entre chaque île et par la présence un peu partout de bouées d’amarrage (rouges pour un stop de 90 minutes en journée, blanches pour la nuit) parfaitement entretenues par le parc national. Elles permettent d’aborder des endroits où il n’aurait pas forcément été aisé de jeter l’ancre et incitent les voiliers à ne pas stationner trop longtemps au même endroit.
Grace à notre avitaillement de Saint-Martin, nous étions parfaitement autonomes (ce dont nous nous sommes félicités la seule fois où nous avons testé une épicerie) et nous n’avons quasiment pas posé le pied à terre. C’est principalement par la mer que nous avons exploré cet incroyable terrain de jeu protégé de la houle ce qui offre des conditions de navigation extrêmement agréables.
Malgré l’affluence des bateaux de location, la fréquentation globale des sites restait très faible et nous avons pu en profiter pour continuer à nous exercer aux manœuvres d’atterrissage, d’appareillage et même de prise de coffre à la voile. On se voit progresser d’année en année dans notre maîtrise du bateau, ce qui est source de beaucoup de satisfaction et de confiance pour la suite de nos aventures. Nous nous sommes même entraînés - toujours à la voile - à des exercices de récupération « d’homme à la mer », grâce aux objets que sèment sur leur route les bateaux de location... C’est ainsi que nous avons repêché deux grosses banquettes de catamaran qui seront recyclées en de confortables coussins pour Pythéas.
Sous l’eau également la pêche aux objets trouvés a été prolifique : serviettes de bain, lunettes de soleil, palmes, masques et tuba sont venus enrichir notre collection.
Les fonds sous-marins nous ont séduits de bien d’autres manières : par leurs eaux chaudes, particulièrement claires et poissonneuses, qu’il s’agisse des nombreux « gros écailles » (tarpons) et autres barracudas croisés autour du bateau,
ou du cortège classique de poissons tropicaux (perroquets, anges, balistes, trompettes, diodons, raies...) rencontrés au cours de nos nombreux snorkeling et d’une plongée bouteille sur l’épave du RMS Rhône (1867).
Nous sommes repartis au bout d’une semaine, laissant dans notre sillage les BVI alors que le soleil se couchait.
Nous avons mis un terme à cet excellent séjour pour reprendre notre route traditionnelle vers le Sud. La saison cyclonique avance et avec elle les probabilités de menaces météorologiques. Nous sommes d’ailleurs arrivés en Guadeloupe le 12 juillet alors que le premier cyclone de l’année, Barry, frappait la Louisiane.
Nous avons profité d’une brève escale guadeloupéenne pour saluer une dernière fois nos amis puis nous sommes repartis vers le Sud, toujours plus au Sud...