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Brésil

Dernière mise à jour : 24 mars


Le Brésil est le pays des contrastes et des superlatifs : le premier qui vient à l’esprit est GIGANTESQUE !

Sa superficie de 8,5 millions de km2 - 16 fois la France - le place au 5ème rang des plus grands pays du monde, au premier rang de ceux d’Amérique du Sud. Sa façade atlantique s’étire sur 3500 miles nautiques soit près de 6500 kilomètres. Si une demie-journée d’avion suffirait pour parcourir cette distance, à bord de Pythéas cela nous prendrait environ 30 jours sans escale (indépendamment de toute considération météorologique).


En tant qu’équipage français, nous avons droit à un visa de 90 jours non renouvelable pour visiter le Brésil.

D’emblée, une évidence s’est imposée : on ne pourra pas tout faire !

Nous avons donc coupé la poire en deux en visant un port d’entrée : Salvador da Bahia, distant “seulement” de 1700 miles (3000 km) du port de sortie le plus méridional du Brésil : Rio Grande do Sul.



Nous pensions ainsi avoir le temps de profiter des innombrables baies, rios, îles, qui jalonnent la côte brésilienne, et pourquoi pas faire quelques incursions à l’intérieur des terres.

Mais il n’en fut rien.


Si l’on retranche aux 90 jours de visas octroyés les 20 jours nécessaires pour parcourir les 1700 miles (15 jours non stop en théorie mais plutôt 20 jours dans la pratique car on ne navigue pas toujours nuit et jour), la quinzaine de jours consacrée aux formalités administratives (à chaque changement d’état) et aux corvées inhérentes au voyage en bateau (courses, plein d’eau, de gasoil, laveries, réparation et entretien du bateau), la quinzaine de jours de marge qu’on tente de se ménager pour avoir le choix de naviguer dans les meilleures conditions météorologiques et être sûr de ne pas dépasser la date de fin du visa, alors le temps imparti à l’exploration du pays se rétrécit comme peau de chagrin. Et selon le principe de la peau de chagrin, plus les aspirations sont grandes, plus le nombre de souhaits exaucés diminue.


Pourtant, si nos escales n’ont pas été très nombreuses, elles nous auront souvent enchantés.

Notre premier contact avec le Brésil a eu lieu le 4 juillet 2022 à Salvador da Bahia, grande métropole haute en couleurs à plus d’un titre : des façades baroques et néoclassiques aux peintures vives, des visages très métissés, une misère sociale omniprésente, des policiers en arme aux quatre coins de la ville et des sirènes qui retentissent sans arrêt, un goût de la fête légendaire, des musiciens à la renommée internationale (Olodum pour ne citer qu’eux…), une activité grouillante autour d’innombrables stands qui disparaissent dès que le soleil commence à décliner.


Salvador, vue depuis la marina


Salvador, vue depuis la marina


Salvador, vue sur la marina depuis l'elevador Lacerda (crédit photo Amanda Noventa)


Salvador, vieille ville (crédit photo Amanda Noventa)


Nous nous sommes plongés avec enthousiasme dans cette fourmilière, testant ici un restaurant au kilo, cherchant là-bas des durites hydrauliques, arpentant les ruelles pavées du vieux centre, faisant le plein de fruits et légumes exotiques à des prix dérisoires, dégustant de savoureuses capairinhas avant de rentrer au bateau…

Nous nous sommes tellement bien immergés dans l’atmosphère vibrante de Salvador que nous y avons attrapé le Covid, seulement 4 jours après notre arrivée ce qui aura malheureusement écourté notre découverte de la ville.


Nous sommes allés nous mettre au vert dans la “Baie de tous les Saints” où nous avons découvert un visage plus bucolique mais tout aussi séduisant de l’état de Bahia.


Vols d'ibis rouges depuis le mouillage de Maragojipe au fond du Rio Paraguacu


Vols d'ibis rouges depuis le mouillage de Maragojipe au fond du Rio Paraguacu


Depuis la “Baia de todos os Santos” nous avons rallié en un saut de puce d’à peine 900 miles (1700 km) Rio de Janeiro.

Sur le trajet, nous avons renoncé à nous arrêter aux Abrolhos après y être passés de nuit et avoir cherché en vain une bouée pour nous amarrer, mais nous avons profité pendant plusieurs jours d’un des spectacles les plus incroyables qu’il nous ait été donné de voir depuis que nous voyageons à bord de Pythéas, celui de centaines de baleines à bosse faisant surface, soufflant, sautant autour du bateau et partout à l’horizon.


Caudale de baleine à bosse


"Breach" de baleine à bosse


Fin de "breach" de baleine à bosse


Quand une montagne émerge de l'eau à quelques mètres de la proue de Pythéas...


Breach de baleine très près du bateau, pourvu qu'elle garde ses distances...


Extrait vidéo du spectacle auquel nous avons eu droit


L’arrivée dans la baie de Rio de Janeiro nous a également procuré son lot d’émotions.


Arrivée devant l'entrée de la baie de Guanabara qui abrite Rio de Janeiro


A l’instar de Salvador et de la plupart des grandes villes côtières brésiliennes, Rio s’est développée à l’intérieur d’une baie profonde et bien abritée. Si l’on fait abstraction de la couleur de l’eau et de son niveau de pollution, le mouillage devant Urca (banlieue huppée de Rio) est un des plus grandioses que nous ayons connu avec sa vue incroyable sur le Pain de sucre d’un côté et le Christ rédempteur de l’autre.


Vue sur le Christ rédempteur en fin de journée, depuis le mouillage d'Urca


Vue sur le mouillage, depuis la plage d'Urca


Vue sur le pain de sucre depuis le mouillage d'Urca


Vue sur le mouillage d'Urca depuis le pain de sucre


Vue panoramique du mouillage d'Urca


Nous avons eu un véritable coup de cœur pour cette ville que nous avons explorée de fond en comble avec Clément, le fils cadet de Jean-Luc, et pour ses habitants - les Cariocas - qui nous ont réservé un accueil des plus chaleureux, et avec qui nous avons parfois eu la chance et le plaisir de tisser des liens.


Contrastes entre architectures classiques et modernes


Panoramas grandioses depuis le sommet du pain de sucre




Panaroma sur la baie de Guanabara depuis l'étage intermédiare du pain de sucre


Christ rédempteur


Plage de Copacabana


Fresque murale boulevard Olimpico


Pour nous désintoxiquer de la ville, il nous a suffi d’une demie-journée de navigation (60 miles - 100 km) pour atteindre Ilha Grande, île sauvage interdite aux voitures, paradis de la randonnée et du snorkeling.


Ilha Grande, Sitio Forte


Ilha Grande, Sitio Forte


Ilha Grande, Saco do Ceu





Puis nous avons retrouvé avec un immense plaisir la baie de Rio de Janeiro le temps de ramener Clément et son pied cassé à l’aéroport.



Le calme revenu à bord, nous sommes retournés dans la baie d’Ilha Grande pour découvrir de nouveaux mouillages autour de l’île puis visiter la jolie ville coloniale de Paraty.


Baie de Paraty


Paraty


Début septembre, nous avons écourté à regret notre séjour dans cette immense baie dont nous aurions pu continuer à explorer pendant de longues semaines les innombrables mouillages tous plus beaux les uns que les autres.


Notre visa se terminant début octobre, il nous fallait commencer à descendre vers le Sud pour parcourir les 700 derniers miles sans nous faire coincer par de mauvaises météos.


Les escales suivantes ont toutes été tributaires de la météo (= du vent) en fonction de laquelle nous déterminions la distance que nous pouvions parcourir et l’abri qu’il nous fallait trouver une fois arrivés.

Nous nous sommes arrêtés quelques jours à Ilha Anchieta, puis dans la baie de Paranagua et enfin à Porto Belo, sans avoir vraiment l’occasion de faire du tourisme faute de temps ou d’une météo clémente.


Paranagua


Antonina, au fond de la baie de Paranagua


Au fur et à mesure de notre progression vers le Sud du Brésil, les météos sont devenues plus compliquées à négocier et les abris sur la route plus rares. En effet, en sortant de l’état de Rio de Janeiro, nous avons laissé dernière nous le tropique du Capricorne, quittant la zone intertropicale pour nous rapprocher des 30 degrés Sud …


Pour rallier Rio Grande do Sul, le dernier port au Sud du Brésil, il nous a fallu parcourir plus de 400 miles sans possibilité de trouver un abri le long de la côte. La difficulté de ce dernier tronçon ne résidait pas dans la distance à parcourir mais dans la probabilité de trouver une fenêtre de vent favorable pendant au moins trois jours de suite.

Malgré l’avance que nous avions réussi à nous ménager par rapport à la date de fin de notre visa, nous avons tout de même du nous engager dans une partie qui promettait des rafales de plus de 40 noeuds…

Heureusement, nous n’en avons pas eu autant et malgré un franchissement de la barre devant Rio Grande assez impressionnant et une remontée du chenal des plus laborieuses, nous avons rallié ce dernier port sans difficulté majeure.


En débarquant en ville, nous avons vraiment eu l’impression d’avoir changé de pays. Au-delà de l’état de délabrement avancé de cette ville sur lequel je ne m’étendrai pas pour ne pas être trop négative, la population, la végétation, le climat, nous ont paru très différents du reste du Brésil. Seule la gentillesse des Brésiliens reste la même, où que l’on soit.


Défilé de chevaux au cours d'une fête régionale de Rio Grande




Vous l’avez peut-être compris, nous avons souvent eu l’impression de courir après le temps. Notre frustration liée au manque de temps de multiplier les escales aura été proportionnelle à la séduction immense et assez inattendue qu’aura exercé le Brésil sur nous.

Nous sous-estimions largement la multiplicité des mouillages qu’abrite la côte brésilienne, la majesté de ses reliefs montagneux, la richesse de sa nature, l’ambiance chaleureuse des grandes villes dans lesquelles malgré de nombreuses mises en garde nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité, et encore une fois la gentillesse et la générosité des Brésiliens à notre encontre.


Malgré son goût de trop peu, c’est une destination qui nous laissera un souvenir marquant et que nous recommanderions sincèrement aux voyageurs marins comme terriens.


Demain, nous quittons le Brésil pour rejoindre un nouveau rio : le Rio de la Plata dont les rives sont bordées au Nord par l’Uruguay et au Sud par Buenos Aires…


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2 comentarios


Bernard Pascal
12 oct 2022

Tout a été très bien décrit et dit .

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Leanis Leanis
Leanis Leanis
25 sept 2022

Bravo et merci de nous faire profiter de votre super découverte du Brésil

bises

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