Nous avons navigué au Brésil de Salvador da Bahia jusqu’à Rio Grande do Sul, entre juillet et octobre 2022.
Nous avons navigué en Uruguay de La Paloma à Colonia del Sacramento, en octobre 2022.
Voici quelques informations pratiques relatives à notre séjour qui pourraient être utiles aux navigateurs se destinant à voyager dans cette région du monde.
BRÉSIL
Formalités
- Lorsque vous arrivez au Brésil, vous devez faire votre première entrée administrative dans cet ordre auprès de :
la police fédérale (Immigration). Elle délivre aux membres de l’équipage un visa de 90 jours utilisable sur une période de 180 jours. Il faut attendre la fin de la période de 180 jours calculée à partir de votre première entrée au Brésil pour obtenir un nouveau visa de 90 jours. Par exemple : si je rentre au Brésil le 1er janvier, je peux y rester 90 jours consécutifs jusqu’au 31 mars ou 90 jours répartis entre le 1er janvier et le 30 juin. Si j’ai épuisé les 90 jours de mon visa dès le 31 mars, je dois attendre le mois de juillet pour demander un nouveau visa de 90 jours.
la recette fédérale (Douanes). Elle délivre une autorisation temporaire d’importation pour le bateau d’une durée de 90 jours. Cette autorisation peut être renouvelée pour une période maximale de 2 ans (nota bene : les taxes d’importation définitive d’un bateau étranger au Brésil sont exorbitantes et dissuasives, de l’ordre de 60% de la valeur du bateau)
la Capitainerie du Port (Marine) qui délivre un despacho d’entrée.
- A chaque fois que vous changez de juridiction maritime, vous devez à nouveau vous présenter dans cet ordre :
À la police fédérale pour obtenir le despacho de sortie de l’endroit que vous quittez puis le despacho d’entrée de l’endroit où vous arrivez.
À la Capitainerie du Port.
Ce changement de juridiction coïncide souvent avec un changement d’État (division administrative du territoire brésilien), mais parfois il y a plusieurs juridictions au sein d’un même État (ex : dans l’État de Rio de Janeiro, vous êtes sensés obtenir un despacho d’entrée et de sortie à Rio de Janeiro, puis à Angra dos Reis si vous allez à Ilha Grande puis à Paraty)
- Lorsque vous quittez le Brésil, vous devez à nouveau vous présenter dans cet ordre auprès de :
la police fédérale
la recette fédérale
la Capitainerie du Port
Aux douanes et à la police fédérale, la plupart de nos interlocuteurs parlaient anglais. C’était plus rare dans les Capitaineries des ports.
Parfois, certains officiers de l’immigration ne paraissaient pas très au fait de la procédure et c’est nous qui devions leur expliquer ce que nous venions solliciter…
Néanmoins, tous nos interlocuteurs ont fait preuve de la même gentillesse et amabilité à notre égard (Sauf à Rio Grande où nous sommes tombés sur un gros C.. mais c’est la seule exception qui confirme la règle).
Toutes les formalités sont gratuites.
Il est recommandé pour les hommes spécialement de porter une chemise, un pantalon à manches longues et des chaussures fermées pour se présenter devant les autorités.
À Rio de Janeiro, nous avons eu du mal à trouver le bureau de l’immigration. Il est très mal indiqué et vous aurez peut-être du mal à trouver une personne qui comprenne ce que vous avez besoin de faire à la police fédérale… Ce bureau n’est pas à l’aéroport Santos Dumont. Il se situe en face de la “Superintendência Regional da Polícia Federal no Rio de Janeiro, Av. Rodrigues Alves, 1 - Centro, Rio de Janeiro - RJ, 20081-250”.
Quand vous avez trouvé ce bâtiment, traversez en face, dirigez-vous vers la porte précédée de quelques marches et sonnez.
Avitaillement
Vous trouverez assez facilement une large gamme de produits alimentaires, à des prix plus intéressants que l’Europe ou les Antilles.
A Salvador en particulier nous avons trouvé une grande quantité de marchés de fruits et légumes un peu partout dans la ville.
Nous avons également pu faire quelques stocks de produits secs / conserves / sodas / alcools dans un immense Hypermarché aux prix extrêmement intéressants :
Mercantil Rodrigues
Av. Jequitaia, 411 - Liberade, Salvador - BA, 40411-000,Brésil
Nous pensions retrouver cette abondance de marchés et ces grands hypermarchés à Rio de Janeiro mais il n’en a rien été.
Nous avons trouvé quelques supermarchés mais aucun hypermarché, et peu de marchés de fruits et légumes. (Marché Gloria tous les dimanche)
Ports et mouillages
Notre bateau mesure 11,84 m et a un tirant d’eau d’1,90 m. Voici quelques infos sur certains ports et mouillages :
Marina de Salvador, 12°58.348 S 038°30.954 W, 79 réais / jour, au pied de la vieille ville, tenue par un français ultra sympa et accueillant (contact ci-dessous).
Mouillage à Rio de Janeiro : devant la plage d’Urca. Soit à l’ancre 22°56.616 S 043°10.010 W, soit sur une bouée de mouillage gérée par Giovani (contact ci-dessous) 22°56.762 S 043°09.979 W. Débarquement à la plage d’Urca 22°56.880 S 043°09.808 W. Arrêt de bus pour aller en ville juste devant la plage. Nombreux commerces autour.
Bateau de Giovani
Giovani sur son bateau atelier
Débarquement sur la plage d'Urca
Plage d'Urca au pied du Pain de Sucre
Marina de Bracuy, 22°57.014 S 044°23.758 W, 468 réais / jour. Nous sommes allés nous y abriter pour laisser passer un coup de vent du Sud. Très bonne protection. Marina moderne et confortable. Tarif exorbitant. Nous aurions sans doute pu trouver également une bonne protection dans un mouillage autour…
Yacht Club de Rio Grande, 74 réais / jour. A cause de notre tirant d’eau, nous sommes restés à l’extérieur du port et nous nous sommes amarrés sur le ponton en T : 32°01.497 S 052°06.403 W.
Cartographie / Guides
Nous avons utilisé ISailor (IPad) et Open Cpn (ordinateur).
Nous n’avons constaté aucun problème avec ces deux cartographies.
Nous avons utilisé un guide en trois tomes au format numérique pour le Brésil que nous avions téléchargé gratuitement à cette adresse :
Il nous a été très utile.
Eau
L’approvisionnement en eau n’a pas représenté de problème même en étant presque tout le temps au mouillage. Nous avons souvent trouvé assez facilement des endroits pour “bidonner” :
À Rio de Janeiro auprès de Giovanni
À Ilha Grande à Abraão dans un bar sur la Praia da Crena
À Antonina auprès du Yacht club
À Porto Belo sur le ponton des pêcheurs : 27°09.092 S 048°32.551 W
Shipchandlers
Par chance, nous n’avons pas eu besoin de pièces de rechange pour le bateau pendant notre séjour au Brésil (si ce n’est des durites hydrauliques à notre arrivée à Salvador) et nous n’avons donc pas eu à rechercher activement des shipchandlers.
Néanmoins, il nous a semblé qu’il y en avait très peu voire parfois pas du tout.
Téléphone/ Internet
Pour acheter et surtout charger une carte SIM (“CHIP” en portugais), la principale difficulté réside dans le fait qu’il faut posséder un CPF (un numéro personnel administratif). Soit vous trouvez quelqu’un de très gentil qui vous prête le sien, mais ce n’est pas évident car c’est un numéro confidentiel, soit vous pouvez faire la demande d’un CPF temporaire en temps qu’étranger.
C’est ce que nous avons fait en nous rendant, munis de notre passeport, à la recette fédérale de Salvador (pas la même que celle où nous avions fait les papiers du bateau) : Brazil's Federal Revenue, Av. Luís Viana Filho, 3329 - Paralela, Salvador - BA, 41730-101
Ensuite, vous pouvez acheter une carte SIM dans un kiosque à journaux, à la pharmacie, un “loja americanas”, ou un grand magasin type galeries Lafayettes (Riachuelo). Ensuite, soit vous activez vous-même votre carte, soit (comme nous) vous n’y arrivez pas et vous allez dans la boutique de l’opérateur pour qu’on vous aide…
Nous avons choisi TIM comme opérateur et nous avons toujours eu un bon réseau. Nous avions opté pour un forfait de 3 mois qui nous a coûté 79 Réais / mois pour 26 Go avec Whatsapp et réseaux sociaux illimités.
Sécurité
Nous avions reçu de nombreuses mises en garde sur les comportements à suivre pour ne pas nous faire agresser car le Brésil a la réputation d’un pays violent et potentiellement dangereux (surtout dans les grandes villes) :
ne pas porter d’objets de valeur sur soi
ne pas se déplacer à pied la nuit
…
Nous avons bien sûr suivi ces recommandations, mais nous n’avons jamais ressenti de sentiment d’insécurité même dans les grandes villes.
Covid
Lors de notre entrée au Brésil en juillet 2022, nous n’avons eu aucun contrôle ni demande de preuve de test ou de vaccination au Covid.
URUGUAY
Formalités
Les formalités en Uruguay sont un peu plus simples qu’au Brésil.
- Il faut se présenter lors de son entrée dans le pays:
À l’Armada Nacional (la Marine) qui vous délivre un document autorisant le bateau à naviguer (le ROL).
À l’immigration qui vous délivre un visa de 90 jours. On paye 721 pesos à l’entrée et 144 pesos à la sortie.
Vous n’avez pas à vous présenter aux Douanes.
- À chaque fois que vous changez de port à l’intérieur du pays, il faut vous présenter dans cet ordre :
Au bureau du port pour payer votre séjour et récupérer le document attestant que vous vous êtes acquitté de vos droits de séjour.
À l’Armada qui vous demandera le document du port et tamponnera le ROL.
Vous ne retournez à l’immigration que lorsque vous quittez le pays et non pas à chaque changement de port.
N’oubliez pas avant d’entrer ou de sortir d’un port de vous signaler à la VHF au “port control”. Ils vous demanderont généralement d’où vous arrivez / où vous allez, votre ETA, le nombre de passagers à bord et le pavillon du bateau.
Nous avons fait notre entrée en Uruguay à La Paloma, le premier port Uruguayen lorsque l’on vient du Brésil.
Nous nous sommes uniquement présentés à l’Armada (= Marine) dont le bureau est situé à l’entrée du port, et qui nous a délivré notre ROL.
Comme La Paloma n’a pas de bureau d’immigration nous avons été dispensés de davantage de formalités.
Malgré l’absence de tampon dans notre passeport, l’Armada nous a assuré qu’en cas de contrôle, notre ROL nous suffisait pour être en règle.
Lorsque nous sommes ensuite allés à Piriapolis, nous avons complété notre entrée administrative auprès du bureau de l’immigration qui se situe à quelques centaines de mètres du port. Nous avons reçu un tampon dans notre passeport.
Nous avons fait notre sortie à Colonia del Sacramento. Le bureau de l’Immigration se situe au premier étage, porte 108, du terminal des ferrys (Buquebus) faisant la navette entre Colonia et Buenos Aires.
Avitaillement
Vous trouverez également facilement une large gamme de produits alimentaires, que ce soit au marché ou dans des supermarchés (El dorado)
Les prix sont cependant un peu moins intéressants qu’au Brésil et beaucoup moins intéressants qu’en Argentine.
Ports
Nous n'avons fréquenté que des ports. Nous n'avons testé aucun mouillage.
La Paloma : C’est un petit port très calme avec peu de places. Il est distant d’une vingtaine de minutes à pied de la ville où on peut trouver un supermarché et une station de bus pour se déplacer dans la région (excursion très agréable au Cabo Polonio par exemple). Il y a de l’eau et de l’électricité, du wifi autour du bureau du port, et des douches que nous n’avons pas testées.
Piriapolis : C’est un grand port avec de très nombreuses places. Il y a de l’eau et de l’électricité, du wifi autour du bureau du port, et des douches chaudes. Il y a également un lift et un petit chantier pour mettre le bateau au sec. Nous y avons trouvé un petit shipchandler. Nous avons également pu recharger notre bouteille de gaz de 13 kg en passant par Federic (whatsapp : +598 99 533 557), un Uruguayen qui propose de nombreux services.
Colonia del Sacramento : C’est un petit port avec une trentaine de places au quai et environ autant de bouées de mouillage. Les marineros qui vous aident à l’amarrage sont très sympas. Il y a de l’eau et de l’électricité, du wifi autour du bureau du port, et des douches chaudes.
Colonia
Dans tous ces ports, la technique d’amarrage consiste à attraper une bouée par l’arrière qui servira à tenir la poupe et à venir amarrer l’avant avec deux pointes frappées sur le quai.
Nous avons payé pour notre bateau de 11,84 m de long 310 pesos / jour environ.
Cartographie / Guides
Nous avons utilisé ISailor (IPad) et Open Cpn (ordinateur).
Nous n’avons constaté aucun problème avec ces deux cartographies.
Nous n’avions pas de guides nautiques. Nous avons utilisé des infos grappillées sur internet.
Téléphone / Internet
Il est très facile d’acheter une carte SIM (dans un kiosque bureau de tabac, dans un magasin de téléphonie,…) et de la faire recharger.
L’internet est extrêmement bon marché. Avec l’opérateur Antel, nous avons payé 180 pesos pour 60 Go.
Covid
Lors de notre premier passage au bureau de l’immigration à Piriapolis, l’officier nous a demandé de vérifier notre situation vaccinale. Nous lui avons présenté notre attestation de vaccination qui datait de juin 2021… Malgré son ancienneté, notre document a heureusement satisfait l’officier.
Super les copains toujours un régal de lire vos aventures
on vous souhaite de bonnes fêtes de fin d année