Cet article s’adresse aux plaisanciers qui prévoient de venir à Cuba en voilier. Vous y trouverez également quelques informations d’ordre général qui pourront être utiles dans le cadre d’un voyage « terrestre ».
Ces informations datent de notre séjour à Cuba entre la mi-décembre 2019 et la mi-février 2020.
Notre voilier est un monocoque qui mesure 39 pieds avec un tirant d’eau d’1,90 m.
Formalités d’entrée
Ports d’entrée et de sortie officiels (cf. NOONSITE), dans le sens des aiguilles d’une montre :
- Marina Hemingway (à 20 km à l’Ouest de La Havane)
- Varadero
- Puerto de Vita
- Santiago de Cuba
- Cienfuegos
- Cayo Largo
- Los Morros
La plupart de ces ports d’entrée sont dotés d’une « marina » (qui n’ont parfois de marina que le nom tant leurs équipements sont spartiates voire inexistants). Elles s’appellent toutes « Marina du Marlin ».
La première fois que vous entrez à Cuba, vous devrez aller vous amarrer au ponton.
Vous êtes susceptibles de recevoir la visite du médecin, des services vétérinaires (contrôle de la provenance des produits animaux), des services phytosanitaires (contrôle de la provenance des produits végétaux), de l’immigration et des douanes (avec parfois un chien).
Lorsque nous avons fait notre entrée à Santiago de Cuba (décembre 2019), nous n’avons ni reçu la visite des douanes ni des services phytosanitaires car après les avoir attendus plusieurs heures, le Harbour Master nous a autorisés à nous mettre au mouillage ce qui a empêché leur venue.
La visite des services vétérinaires a été très « light », quelques questions seulement sur la provenance de nos produits carnés par une inspectrice très aimable qui s’excusait presque de nous embêter avec le règlement.
Nous avons payé 55 CUC pour l’ensemble de ces formalités (sans qu’on nous donne le détail de cette somme).
A cette somme s’ajoutent les frais du visa :
Si vous n’avez pas acheté votre visa avant d’entrer à Cuba, cela vous coûtera 75 CUC par personne (25 CUC de visa + 50 CUC de majoration)
Nous avions acheté notre visa AVANT de rentrer sur le territoire cubain, afin d’économiser les 50 CUC de majoration par visa.
Si vous faites votre demande de visa avant d’arriver à Cuba auprès d’une agence de voyage par internet, votre visa vous coûtera environ 25 $ (+ éventuels frais de port). Même coût à peu près si vous vous rendez physiquement à l’ambassade cubaine de Paris.
Si vous êtes déjà aux Antilles au moment de demander votre visa, nous vous conseillons de prendre rendez-vous dans l’une des nombreuses ambassades cubaines des îles anglaises (Grenade, Saint-Vincent, Sainte-Lucie, Dominique, Antigua…) pour obtenir ce visa. Après avoir pris rendez-vous par mail, nous nous sommes rendus à l’ambassade de Sainte-Lucie (à 15 minutes à pied de Rodney Bay) et avons récupéré nos visas pour seulement 15 $ par personne. Le visa qu’on vous délivre est nominatif mais n’est pas pré-daté. La date d’entrée sur le territoire cubain sera apposée au moment où vous faites votre entrée à Cuba.
Ce visa est valable 1 mois et est renouvelable 1 fois (certains blogs parlent de plusieurs renouvellements mais nous n’avons pas l’assurance que cela fonctionne). Pour renouveler votre visa, vous devrez acheter dans une banque cubaine des timbres fiscaux (« sellos ») d’une valeur de 25 CUC puis vous rendre dans un bureau d’immigration en ville pour faire valider la prolongation du visa.
Nous avons acheté nos timbres dans une banque de Cienfuegos. Nous avons fait validé la prolongation de notre visa à Trinidad, sans difficulté. Un bateau-copain a rencontré des difficultés à faire renouveler leurs visas à Santiago en raison de personnels soit absents soit peu coopératifs (« revenez demain avec un pantalon à manches longues sinon nous ne pouvons rien faire pour vous… »). Dans un blog, nous avons également lu qu’à Nueva Gerona (île de la Juventud), on avait exigé pour le renouvellent du visa la preuve d’une assurance santé. A Cuba, une même opération peut se dérouler de manières très différentes en fonction de l’endroit, du moment et de la personne...
A l’issue des formalités d’entrée, vous recevez un document renseignant l’identité du bateau et de son équipage : le DESPACHO. Il faudra le présenter et le laisser en « dépôt » à chaque nouvelle escale au bureau de la Guarda Frontera. Vous le récupérez au moment de votre départ vers un nouveau port. Et rebelote à chaque déplacement.
Sur NOONSITE, il est dit que vous n’avez le droit de vous déplacer que dans des ports équipés d’une marina. Dans la réalité, cela est un peu plus souple. Vous pouvez mouiller ailleurs, (Cabo Cruz, Niquero, Manzanillo, … par exemple) mais vous n’êtes pas à l’abri qu’on vous interdise par endroit de débarquer à terre, sans explication (Un bateau-copain s’est ainsi vu interdire de débarquer à terre à Baracoa sans laisser au moins une personne à bord, décembre 2019).
Normalement lorsque vous quittez un endroit, la Guarda Frontera qui vous remet votre Despacho est sensée vous informer des restrictions que vous pourrez rencontrer sur votre trajet.
Dans la réalité, vous n’avez pas toujours les bonnes ou les informations complètes. Il n’est pas rare que les sons de cloches diffèrent pour une même destination, selon les équipages et selon l’endroit où ils ont reçu la consigne.
Ainsi en décembre 2019 à Santiago, nous n’avons reçu aucune consigne concernant l’interdiction de nous rendre aux Jardins de la Reine quand un autre équipage apprenait quelques jours plus tard à Cabo Cruz qu’ils n’avaient pas le droit de s’y rendre…
D’une manière générale à Cuba, il est prudent de poser plusieurs fois la même question formulée différemment à un même interlocuteur, puis de la reposer à d’autres interlocuteurs pour avoir à défaut d’une réponse précise et fiable une « tendance ».
Après avoir fait votre première entrée à Cuba, lorsque vous vous rendrez dans un autre port équipé d’une marina, vous pourrez soit vous amarrer au ponton soit mouiller à l’ancre mais toujours DEVANT la marina à portée de vue des autorités, même si la baie au milieu de laquelle se trouve la marina est immense.
Le coût de ces marinas semble assez uniforme sur toute l’île : 0,70 CUC / pied / jour au ponton ou 0,30 CUC / pied / jour au mouillage (pour un bateau jusqu’à 45 pieds).
Contrairement à certaines idées reçues, nous n’avons pas rencontré de corruption. Aucun officiel n’a essayé de nous soutirer quoique ce soit en dehors des tarifs contractuels. SAUF à la marina Hemingway où ils ont essayé de nous demander un bakchich.
Si vous avez de la famille ou des amis qui viennent séjourner à bord pendant votre voyage à Cuba, vous devez les enregistrer lors de leur arrivée et les désinscrire lors de leur départ sur votre Despacho.
Cette opération vous sera en moyenne facturée 15 CUC par personne à l’arrivée et 15 CUC par personne au départ. À Trinidad, nous avons dû payer un timbre fiscal (« sellos ») de 5 CUC (que la marina avait en stock, nous n’avons pas eu à aller en ville l’acheter dans une banque) en supplément des 15 CUC par personne pour le désembarquement (« desenrolo ») de nos amis.
Il est interdit d’inviter un Cubain à bord de votre bateau sans prévenir les autorités.
Pour toutes ces formalités, pas d’OVERTIME, mais nécessité de prévenir un peu à l’avance avant de partir.
L’argent
A Cuba, deux monnaies ont cours :
- les CUC (1 CUC = 0,93€). C’est la monnaie des touristes. Vous l’utiliserez pour payer les transports, la marina, les excursions, les bars, les restaurants, et certains produits de consommation.
- les CUP (1 CUC = 24 CUP) qu’on appelle plus commodément « monnaie nationale » (Pour les reconnaître, les CUP sont les billets avec des visages).
Ligne du haut : les monnaies nationales, ligne du bas : les CUC
Vous les utiliserez pour payer les courses au marché, la nourriture de rue, certains restaurants locaux dans les endroits moins touristiques, les transports locaux si vous arrivez à les prendre (les lignes de bus nationales inter-cités sont réservées aux Cubains mais vous pouvez utiliser des bus de ville).
Si l’on vous demande de payer en CUC au marché ou pour un sandwich dans la rue, c’est qu’il y a une arnaque derrière...
Ne prévoyez pas de changer trop de CUC en monnaie nationale, 1000 monnaies nationales (40 CUC) pour 1 mois peuvent suffire.
Pour avoir un ordre d’idées, voici les tarifs pratiqués pour quelques achats en monnaie nationale lors de notre voyage début 2020 :
le bus : 1 monnaie nationale
le barbier : 25 monnaies nationales
Sandwich : 10 monnaies nationales
Pizza : 8 monnaies nationales
Bière : 30 monnaies nationales
Pain : 1 – 10 monnaies nationales selon la taille
Tomates : 8-15 monnaies nationales la livre
Chou : 20 monnaies nationales la pièce
Bananes : 15 monnaies nationales la livre
Ananas : 20 monnaies nationales la pièce
Œufs : 50 monnaies nationales la plaque de 30 œufs
Dans la plupart des « épiceries », il y a un double affichage CUC / monnaie nationale et vous pourrez payer avec l’une ou l’autre devise.
Certains guides de voyage mentionnent que les distributeurs ne prennent pas les cartes MasterCard. C’est faux. Nous avons réussi à retirer de l’argent sans problème avec notre carte MasterCard chaque fois que nous avons essayé (à Santiago, Trinidad, Cienfuegos, La Havane).
Vous ne pouvez retirer que des CUC au distributeur. Il vous faudra ensuite changer ces CUC en monnaie nationale dans un bureau de change (« Cadeca »).
Si vous préférez changer du cash plutôt que retirer avec votre carte, préférez les euros aux dollars qui sont taxés à 10%.
L’avitaillement
Certaines choses peuvent être soit compliquées voire impossible à trouver (beurre, lait en poudre, œufs …), soit beaucoup plus chères qu’ailleurs (huile, jus de fruits, café, produits d’entretien ou produits hygiéniques, …).
Il est donc recommandé de prévoir un avitaillement de tous les produits que vous avez l’habitude de consommer régulièrement et qui pourraient vous manquer AVANT de venir à Cuba.
Il existe plusieurs types de « magasins » à Cuba :
- Les magasins d’Etat réservés aux Cubains qui peuvent s’y approvisionner selon un système de rationnement, en remplissant un carnet. La plupart du temps, ces « magasins » (un comptoir, une ardoise, une étagère et une balance constituant le seul mobilier) sont très mal achalandés.
- Les autres magasins où vous avez beaucoup plus de choix (même si pour trouver un article en particulier vous devrez en faire plusieurs) mais à des prix parfois exorbitants (7 CUC le paquet de café, 2,5 CUC la bouteille d’huile, 5 CUC la bouteille de jus de fruit,…)
- Les marchés, halles, étals ambulants, moins bien achalandés que ce à quoi on est habitué mais qui permettent dans la plupart des villes de trouver des fruits et légumes à des tarifs intéressants. Les œufs sont par endroit une denrée rare, qu’on vous proposera à la sauvette ou qu’on ira vous chercher par derrière. Il ne faut donc pas hésiter à les demander même si vous ne les voyez pas sur les étals. Dans les villes touristiques, on vous les fait souvent payer en CUC…
Sur l’île principale, pas de difficultés majeures (outre la variété de l’offre) pour avitailler. Par contre dans les petites îles (Archipel des Jardins de la Reine, Los Canarreos,…) il n’y a rien.
Communications
La plupart des Guarda Frontera ne parlent qu’Espagnol. Par contre, le Harbour Master ou le responsable de la marina parle souvent Anglais.
La plupart des gens qui ont un métier en rapport avec le tourisme (office du tourisme, agence de voyage, …) parle Anglais.
Il n’est pas rare de rencontrer des Cubains qui parlent très bien Français.
Il n’est donc pas du tout compliqué de communiquer et de se faire facilement comprendre. De plus, l’Espagnol est vraiment très proche du Français par bien des aspects. Même sans avoir appris l’Espagnol auparavant, il est très facile (et toujours apprécié) de s’y mettre rapidement et de réussir à formuler quelques phrases.
Internet
Le fournisseur national d’internet s’appelle ETECSA. Soit dans une boutique ETECSA, soit parfois dans une agence de voyage ou dans des hôtels, vous trouverez à acheter des cartes d’internet : 1 CUC pour 1h ou 5 CUC pour 5h. Sur cette carte internet se trouvent un identifiant et un mot de passe qui vous seront demandés au moment de vous connecter à un réseau WIFI public. Les points WIFI se situent généralement en centre ville, sur une place, près d’un hôtel, … Pour les trouver, il suffit de repérer les gens attroupés au même endroit en train de consulter leur téléphone. Dans les endroits touristiques, vous trouverez également des bars/restaurants qui ont leur propre réseau sur lequel vous pouvez vous connecter sans ces cartes.
Le réseau est souvent assez bon mais ne permet pas l’accès à tous les sites (restrictions sur les sites marchands, certains blogs, téléchargements ou mises a jour …). Pour contourner cette interdiction, il faut passer par un autre VPN mais pensez à installer l’application ou le logiciel qui vous permet de changer de VPN avant de venir à Cuba sinon vous n’aurez pas accès au site de téléchargement de l’application ou logiciel adéquate.
Whatsapp fonctionne normalement.
Pour obtenir des infos complémentaires via internet, j’ai trouvé utile le groupe Facebook « Cuba Land and Sea ».
Navigation
Cartographie :
Nous avions quatre supports différents :
- OPEN CPN sur l’ordinateur, largement insuffisant pour les atterrissages de précision dans les zones peu profondes notamment.
- Inavx sur IPad, très précieux car beaucoup plus précis.
- Guide Imray, Nigel Calder, 2001, daté pour tout ce qui est formalités et port d’entrée par exemple mais utile pour les conseils généraux de navigation, de mouillages et d’approche.
- Le guide pdf gratuit de Franck Virgintino que nous avons peu utilisé, parce que la guide Imray était suffisamment complet.
Malgré ces outils, il nous est tout de même arrivé de talonner, à des endroits où les sondes d’inavx nous laissaient penser qu’il y avait assez d’eau mais où nous aurions dû néanmoins nous méfier car nous étions très près de récifs le long desquels les bancs de sable se déplacent forcément.
Avec notre tirant d’eau d’1,90 m, nous avons talonné ou touché :
- Au Sud de Cayo Campo, à la position 21°37.01 N 081°44’68 W
- A la sortie de Cayo Aguardiente, à la position 21°34’00 N 082°14´55 W
- Au Sud de Cayo Matias, à la position 21°32’90 N 082°27’29 W
Il existe une zone interdite à la navigation autour de la baie des cochons, en raison du caractère (toujours !) sensible du site …
Il faut donc longer cette zone lorsque l’on se rend de Cienfuegos à l’archipel de Los Canarreos. Il nous est néanmoins arrivé de naviguer en partie à l’intérieur de cette zone, en particulier sur le trajet retour Los Canarreos – Trinidad, pour des raisons de commodités liées au vent et à la houle.
Nous avons croisé d’autres voiliers à l’intérieur de cette zone interdite mais jamais aucun navire des Coast Guards.
Nous n’avons d’ailleurs jamais croisé aucun navire des Coast Guards en mer, ni où que ce soit dans les eaux territoriales de Cuba...
Météo :
Nous étions à Cuba entre la mi-décembre 2019 et la mi-fevrier 2020. C’est la saison à laquelle il faut se méfier des « Northers », ces coups de vent parfois violents qui descendent d’Amérique du Nord.
Nous avons principalement navigué sur la côte Sud moins exposée aux northers. Nous n’avons pas rencontré de difficultés particulières sauf une fois où nous avons eu plus de vent qu’annoncé entre Cienfuegos et Los Canarreos (30-40 nœuds). C’était du vent de Sud -Est qui a levé une mer très grosse car la mer des Caraïbes s’engouffre sans être arrêtée par aucune île sur sa route.
A part cette fois-ci où les météos que nous avions prises étaient en dessous de la réalité, les météos que nous prenions sur SQUID étaient assez précises jusqu’à 4 jours.
Carburant :
Bien que nous ayons navigué en hiver à Cuba, nous avons plusieurs fois manqué de vent ce qui nous a obligé à consommer pas mal de carburant, les distances à parcourir étant assez importantes. Nous avons également été obligé d’appuyer au moteur sur la côte Nord-Ouest de Cuba pour rejoindre La Havane car malgré un vent de Sud-Est que nous pensions favorable, nous avons été beaucoup freinés tantôt par une houle petite mais courte, tantôt par le contre-courant.
A la marina de Cienfuegos et à la marina Hemingway de La Havane, nous avons acheté du diesel à 1 CUC le litre.
Pêche :
Les eaux cubaines sont particulièrement poissonneuses et nous n’y avons pas trouvé de sargasses lors de notre passage entre décembre 2019 et février 2020. C’est la zone des Antilles où nous aurons le plus pêché.
La ciguatera sensée toucher toute la moitié Nord des Antilles semble épargner la côte Sud de Cuba.
Après avoir rejeté de nombreux barracudas, nous avons fini par les manger puisque des pêcheurs cubains nous ont affirmé que cela ne représentait aucun risque côté Sud.
Dans l’archipel de Los Canarreos, nous avons croisé de nombreux bateaux de pêche qui nous ont chaque fois offert énormément de langoustes. Aucune contrepartie financière n’est réclamée, seulement un petit « regalito » (cadeau), à votre convenance. Nous leur avons donné du rhum, de l’huile, du café, des vêtements, des bouts, des cigarettes, du savon, …
Visiter Cuba par l’intérieur des terres
Pour nous déplacer par l’intérieur des terres, nous avons utilisé le réseau de bus Viazul qui dessert la plupart des grandes villes à des tarifs intéressants.
La Havane – Cienfuegos : 4h30 – 20 CUC
La Havane – Vinales : 2h30 – 12 CUC
Cienfuegos – Trinidad : 1h30 – 6 CUC
Santa Clara – Camaguey : 5h30 – 15 CUC
Etc…
Ils sont ponctuels et en bon état. Nous les avons pris plusieurs fois et n’avons jamais eu de problème avec. Vous pouvez réserver vos places sur internet mais il n’y a qu’un petit quota de places qui sont vendues sur internet, les autres sont vendues sur place parfois dans une agence de voyage ou toujours à l’agence Viazul située dans la gare routière. Les horaires affichés et les horaires proposés à l’agence ne sont pas toujours les mêmes, il ne faut pas hésiter à demander plusieurs fois, à des endroits différents.
Si vous ne trouvez pas de place sur le trajet de votre choix, de nombreux taxis collectifs vous attendent à la sortie des gare routière pour vous emmener là où vous le souhaitez (pas testé).
Pour nous loger, nous avons utilisé les casa particulares. Ce sont des chambres d’hôtes avec un ou plusieurs lits et souvent une salle de bain privative. Les prix sont très abordables, entre 10 et 25 CUC pour les petits budgets, selon les villes.
Votre hôte propose également souvent le petit déjeuner et/ou le diner pour quelques CUC supplémentaires.
Vous pouvez trouver assez facilement une casa sur place sans forcément avoir réservé tant l’offre est importante. Si vous voulez avoir le choix, vous pouvez réserver à l’avance par l’un de ces sites :
- casahoster
- Airbnb
- Bandbcuba
Nos escales :
Santiago de Cuba
Nous sommes arrivés à Santiago de Cuba en provenance de Port Antonio en Jamaïque le 17 décembre 2019 dans la matinée. Alors que nous tirions un bord pour nous rapprocher de l’entrée de la baie, nous avons été contactés à la VHF canal 16 par la marina.
L’entrée de la baie est facile et bien balisée.
La marina
Le Harbour Master nous attendait pour nous montrer où nous mettre et pour nous aider à nous amarrer.
La marina est constituée de 2 quais qui sentent la fiente de piaf le long desquels on s’amarre. Ils sont équipés d’eau et d’électricité dont le prix est inclus dans la place (0,70 CUC / pied / jour).
Les sanitaires sont spartiates (eau froide).
Il y a du bon wifi à l’hôtel juste à côté.
Le mouillage
Très peu de place car les fonds plongent très vite dès qu’on s’éloigne des quais et car les bouées rouges du chenal pour les cargos vous empêchent d’aller plus à l’Ouest. De toute manière, on vous demandera de rester à portée de vue de la marina.
Le fond ne semblait pas très bien accrocher et nous n’aurions pas forcément eu confiance dans la tenue du mouillage si il y avait eu beaucoup de vent en notre absence.
Nous avons payé 0,30 CUC / pied / jour.
Les plus :
La ville qui vaut d’être visitée ! Accessible par un bac qui passe à côté de la marina plusieurs fois par jour (1 CUC / personne).
Norbert, un des trois gérant de la marina. Personne de confiance, compétente, aimable à qui l’on peut demander plein de choses.
Les moins :
La proximité d’une usine électrique dont les fumées déposent sur le pont du bateau des tâches jaunâtres.
Le mouillage exigü dont la bonne tenue n’est pas garantie.
Manzanillo
Le mouillage
Nous avons mouillé à la position 20°20’95N 077°07’75W, juste en face de la petite plage où sont les bateaux de pêche et où l’on peut venir beacher en annexe.
Le bureau des Guarda Frontera se situe juste à côté de cette plage.
Le fond est de bonne tenue mais le mouillage n’est pas protégé de l’Ouest.
Notre guide Imray préconisait de mouiller la nuit dans les cayes en face et de revenir la journée au mouillage devant la ville.
Gratuit.
Les plus :
Une ville rurale authentique. Possibilité d’avitailler, wifi au centre ville.
Les moins :
Le mouillage qui peut devenir inconfortable selon les vents.
Les Jardins de la Reine
Les mouillages :
Comme nous n’étions pas sûrs d’avoir le droit de nous y arrêter (différents sons de cloche selon les bateaux), nous n’y avons fait que deux brefs arrêts, l’un au Cayo Anclitas 20°48'85N 078°57'04W où nous avons trouvé l’eau très cristalline et le cadre agréable, l’autre au Cayo Breton 21°06'56N 079°27'35W où l’eau était plus verte et le cadre moins séduisant à notre goût.
Gratuit
Trinidad
Le mouillage :
Nous sommes arrivés de nuit (avec la lune qui éclairait), ce que nous déconseillons car les bouées n’étaient pas toutes allumées et pire, certaines étaient allumées un moment puis se sont éteintes ensuite ce qui a semé un peu de confusion…. Nous avons mouillé à la position 21°44’66 N 080°00’01W car notre tirant d’eau d’1,90 m ne nous permettait pas de rentrer dans le lagon. Le lendemain au moment de faire les formalités la Guarda Frontera nous a interdit de rester au mouillage. Pour débarquer et aller visiter la ville, il fallait rentrer dans le lagon de la marina. Comme nous avions des amis à débarquer, nous avons essayé de négocier mais le mieux qu’on ait obtenu c’est d’être autorisés à débarquer a condition de laisser quelqu’un à bord, pour des conditions de sécurité soit-disant. A la marina, on nous a dit qu’il y avait assez de fond pour rentrer et on nous a donné quelques conseils pour passer.
A marée montante (+0,22 m), nous avons réussi effectivement à passer.
La marina :
Nous avons mouillé à l’intérieur de la « marina » à la position 21°44’21N 079°59’66W
Peu de place mais fond de très bonne tenue.
Wifi à l’hôtel Anton, à 5 minutes à pied.
Nous avons payé 10 CUC (forfaitaires ?) par jour au mouillage.
Les plus :
La visite de Trinidad.
Le bon abri à l’intérieur de la marina.
Les moins :
L’éloignement de la ville qui oblige à prendre un taxi (10 CUC aller – 10 CUC retour) ou peut-être possibilité de prendre à l’hôtel Anton le bus touristique qui fait plusieurs haltes entre la plage et le centre ville (5 CUC par jour/personne, pas testé).
Aucun service dans la marina qui est souvent déserte, ambiance ville fantôme.
Cienfuegos
L’entrée de la baie est parfaitement balisé. Nous l’avons pratiquée de jour comme de nuit sans problème (toutes les balises sont bien éclairées !).
Le mouillage :
Nous avons mouillé à la position 22°07’47N 080°27’24W
Fond de bonne tenue.
Nous avons payé 0,30 CUC / pied / jour.
La marina :
Pour aller retrouver des amis à La Havane, nous avons laissé quelques jours le bateau à la marina. Il ne restait qu’une place le long du quai d’accueil. Nous avons préféré nous amarrer perpendiculairement à ce quai en utilisant de grosses pendilles disponibles, afin d’avoir le bateau bien écarté du quai car la marina n’est ni protégée de l’Ouest ni du Nord et il paraît que par fort coup de vent, des vagues peuvent rentrer dans la marina et faire danser les bateaux.
Sanitaires spartiates et pas toujours très propres.
Petite épicerie et parfois vendeur de fruits et légumes dans la marina.
Bon wifi au Palazzo Azul (bâtiment bleu avec la coupole orange) à 5 minutes à pied.
Possibilité de donner son linge à laver à une dame qui travaille à la marina, pour 2 CUC/ Kg de linge.
Nous avons payé la place de marina 0,70 CUC / pied / jour.
L’eau et l’électricité ne sont pas incluses.
L’eau coûte 5 CUC par m3 et l’électricité 0,45 CUC par kwh.
Les plus :
La proximité de la ville, à 20 minutes à pied du centre ville, ou possibilité de prendre un tuk-tuk (2 CUC pour 2 personnes) ou le bus n°1 (1 monnaie nationale par personne).
Le personnel disponible.
Les moins :
Encore une fois les fumées d’une usine qui déposent des poussières noires sur le bateau.
Peu de places disponibles à la marina car la plupart sont prises par des catamarans de location.
Los Canarreos
L’archipel est constitué de plusieurs cayos. Le plus à l’Est est un port officiel d’entrée : Cayo Largo
Si vous arrivez de Cienfuegos ou de Trinidad et que vous n’avez pas l’intention de vous arrêter à Cayo Largo, vous n’êtes pas obligés d’y passer pour faire tamponner votre Despacho. Vous pourrez le faire plus tard à l’île de la Juventud par exemple.
Si vous faites l’aller-retour entre Los Canarreos et Cienfuegos ou Trinidad, il vaut peut-être mieux passer faire tamponner votre depacho à Cayo Largo pour que lorsque vous revenez à Cienfuegos ou Trinidad, les autorités aient une trace de votre itinéraire au cours des derniers jours.
Quand nous sommes allés à Cayo Largo la première fois, nous arrivions de Cienfuegos et nous avions l’intention de continuer vers Cayo Rosario avant de retourner vers Trinidad. Les autorités de Cayo Largo nous ont dit qu’il faudrait que nous repassions les voir après notre passage à Cayo Rosario pour refaire tamponner notre Despacho avant de retourner à Trinidad. Ce que nous n’avons pas fait car cela contrecarrait notre plan de route et nous obligeait à un important détour. Personne ne nous en a fait le reproche à Trinidad.
Cayo Largo
La marina
Nous ne nous y sommes amarrés que le temps des formalités.
Une fois où nous étions venus du mouillage pour prendre les météos (wifi sur la place devant la marina), nous nous sommes faits littéralement assaillir par les moustiques au tomber du soleil. Je n’ose pas imaginer ce que ça doit être dans la marina.
Le mouillage
Nous avons mouillé à la position 21°37’31N 081°33’85W
Fond de très bonne tenue.
Même à l’écart de la marina, le mouillage est payant. Nous avons payé 0,30 CUC /pied/jour.
Cayo Rosario
Nous avons mouillé à la position 21°37’66N 081°56’34W
Fond de très bonne tenue
C’est là que nous avons rencontré plusieurs fois des pêcheurs qui nous ont troqué beaucoup de langoustes.
Gratuit
Cayo Aguardiente
Juste un stop pour la nuit à la position 21°35’42N 082°14’55W
Gratuit
Cayo Matias
Nous avons mouillé à la position 21°33’02N 082°27’28 W après avoir rebroussé chemin car nous avions touché le fond en essayant de nous rapprocher davantage du récif vers le Sud-Est.
Gratuit
Île de la Juventud
A Cayo Largo, on nous a prévenus qu’il était interdit d’aller à Nueva Gerona car il s’agissait d’un port commercial ?
Nous n’avions qu’une option, aller à la marina Siguanea, au Sud-Ouest de l’île.
Le chenal menant à cette marina n’excède pas les 1,50m de profondeur. Nous avons même vu un catamaran rester coincé un long moment…
Il faut donc mouiller à la sortie, à proximité du chenal. Nous voulions une fois les formalités faites aller au mouillage dans la baie de San Pedro, 1 mile au Sud-Est pour être mieux protégés et pour ne pas payer le mouillage mais les Guarda Frontera ont dit que ce n’était pas autorisé.
Nous pensions peut être faire une plongée car les fonds sont là-bas réputés mais le bateau du club n’était pas en état de marche quand nous sommes passés.
Le mouillage
Nous avons mouillé à la position 21°37’14N 082°59’25W
Fond de bonne tenue.
Nous avons payé le mouillage 0,30 CUC / pied / jour .
Les plus
L’accueil sympathique du personnel.
Le Wifi à l’hôtel Colony à environ 20 minutes à pied de la marina par une jolie route.
Les moins
Mouillage encore payant alors qu’il n’est pas très protégé.
Aucun service à la marina.
Très peu de bus pour se rendre au Nord de l’île.
La Havane
La marina Hemingway
Nous avons essayé de joindre la marina plusieurs miles avant notre arrivée. Ce n’est qu’au moment de franchir la bouée d’entrée qu’on nous a répondu (en anglais). Après un rapide rappel des consignes de navigation pour rentrer dans la marina, on nous a demandé de nous amarrer devant le bâtiment de la Guarda Frontera pour les formalités. Puis on nous a assigné une place le long d’un des 4 grands canaux qui constituent la marina.
Wifi de la marina en panne quand nous y étions mais wifi un peu plus loin à l’hôtel Acuario ou El Viejo y El Mare avec les cartes ETECSA..
Possibilité de donner son linge à laver : 1 machine = 6 CUC
Distributeur à l’hôtel Acuario.
Diesel à 1 CUC le litre.
Nous avons payé 0,70 CUC / pied/ jour, eau et électricité incluses.
Les plus
Personnel sympathique.
Beaucoup de places, pas besoin de réserver en avance (en février en tous cas).
Beaucoup plus de services que dans toutes les autres marinas réunies.
Sanitaires propres et eau chaude (ou tiède).
Les moins
Très loin de La Havane. Nous y sommes allés en bus : prendre 200 m à gauche en sortant de la marina le bus 420 ou 191 (1 monnaie nationale) puis changer au terminus (Playa) pour le bus P4 vers Habana Vieja ou P1 vers Centro Habana (1monnaie nationale).
Bakchich réclamé au moment de régler la facture par le Harbour Master (« habituellement les gens laissent 10% de plus pour les employés… »)
En conclusion
On a beaucoup aimé cette escale (cf. notre article « Cuba » sur notre ressenti général).
Sur un plan pratique, on a moins aimé devoir aller à chaque fois mouiller devant une marina et payer pour des services souvent inexistants.
On a moins aimé le sentiment d’être tout le temps fliqué, même si en réalité, on a trouvé que c’était beaucoup d’esbroufe pour pas grand-chose. Ils prétendent contrôler vos mouvements mais ils n’ont pas matériellement les moyens de le faire, c’est pour ça qu’on en arrive à des absurdités telles qu’imposer aux voiliers de mouiller devant la marina et parfois comme on nous a rapporté que c’était arrivé à Cienfuegos, interdire le mouillage à cause d’une pénurie de carburant, qui empêche le petit dinghy de la marina de passer voir les bateaux au mouillage.
Si on veut visiter l’intérieur de l’île, ce n’est pas évident de le faire en voilier parce que les arrêts où on peut laisser le bateau et débarquer sont limités.
On a aimé la liberté qu’on a trouvée dans les cayos et les contacts qu’on a eus avec les pêcheurs, en particulier ceux de Los Canarreos.
Si c’était à refaire, on passerait plus de temps dans l’Est de l’île qui est moins touristique et plus de temps dans les cayos, pour avoir plus de liberté et éviter de payer les marinas trop longtemps.
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