Le 25 novembre 2019, nous avons quitté les USVI pour nous rendre à Porto-Rico.
Nous avons fait cap vers Culebra puis Vieques, ces deux petites îles qu’on surnomme les îles vierges espagnoles pour leur proximité avec les îles vierges américaines (25 km) mais aussi pour redorer leur blason car Vieques était connue autrefois comme cible des exercices de tirs d’une base de l’armée américaine.
Nous avons fait notre entrée à Culebra, l’occasion de réviser nos gammes concernant les formalités sur un territoire américain puisque Culebra et Vieques sont rattachées à Porto-Rico et donc aux USA (depuis que l’Espagne leur a cédé ses dernières colonies de la Caraïbe et du Pacifique à l’issue de la guerre hispano-américaine de 1898).
Comme lors de notre entrée aux USVI, nous nous sommes déplacés directement au bureau des Customs and Border Protection (CBP) de Culebra sans les avoir joints auparavant par téléphone et sans que cela ne nous soit reproché. Nous y avons obtenu un Cruising Permit valable 1 an sur tout le territoire américain qui dispense de payer et de s’enregistrer à chaque nouvelle arrivée dans un port. Il nous a également été demandé de prévenir de nos mouvements le bureau des CBP de la juridiction que l’on quittait et le bureau des CBP de la nouvelle juridiction où l’on arrivait, ce que nous avons réussi à faire sans trop de difficulté en nous faisant prêter un téléphone par une serveuse dans les bars où nous allions trouver du wifi (et accessoirement tester les bières locales).
Culebra et Vieques disposent chacune d’un petit aéroport par lequel affluent des touristes majoritairement américains et portoricains, mais elles sont beaucoup moins fréquentées par les plaisanciers que leurs voisines américaines et britanniques.
Pour nous tenir à l’abri de la houle qui se lève facilement au Sud comme au Nord, nous avons choisi des mouillages sur la côte Sud des îles, bien protégés soit par des cayes (patates coralliennes) soit par de la mangrove.
Mouillage dans la Bahia Almodovar, Culebra
Mouillage de Puerto real devant Esperanza, Vieques
Faute de temps nous n’aurons pas eu l’occasion de visiter l’intérieur de ces îles, si ce n’est la « capitale » de Culebra, Dewey, où nous avons observé pour la première fois ce curieux mélange de culture hispanique (les habitants à la peau mate, parlant espagnol) et caribéenne (les paysages, la chaleur tropicale). La culture américaine se fait quant à elle plus discrète même si la plupart des habitants sont parfaitement bilingues anglais -espagnol.
Depuis ces îles vierges espagnoles, il y a trois possibilités pour aborder l’île principale de Porto-Rico : le Nord, l’Est ou le Sud. La côte Nord offre très peu d’abris et impose ensuite de franchir le passage de Mona réputé pour sa houle et son courant ; la côte Est regroupe la plupart des infrastructures liées à la plaisance (marinas, chantiers, shipchandlers). Beaucoup de plaisanciers hivernent leur bateau dans l’une de ces grosses marinas. Nous avions rencontré un équipage qui avait eu la fausse bonne idée de laisser son catamaran à la marina de Puerto del Rey l’année où Irma a dévasté Porto-Rico mais ils ont récupéré leur bateau intact…
La côte Sud offre quelques mouillages abrités et un port officiel de sortie à Ponce. C’est cette troisième option que nous avons préférée.
Porto-Rico est traversée en son centre par une longue chaîne de montagnes qui se déploie d’Est en Ouest. Depuis la mer, cela offre de beaux panoramas et de belles perspectives avec les franges de mangrove qui longent le littoral.
La végétation qui recouvre ces montagnes paraît au premier abord plus aride que celle des petites Antilles, mais si l’on s’aventure un peu plus à l’intérieur des terres, on rencontre également des forêts tropicales.
Au pied de ces montagnes se trouve la marina de Salinas devant laquelle nous avons mouillé après avoir croisé devant l’entrée la queue … d’un lamentin !
La ville de Salinas étant trop loin pour nous y rendre à pied, nous sommes de nouveau restés un peu à regret à l’écart de la civilisation même si le cadre bucolique de la marina nous a séduit.
Le lendemain nous avons pris la direction de Ponce, la deuxième ville de l’île, ce qui nous l’espérions allait enfin nous permettre de nous mêler un peu plus à la population et de découvrir d’autres facettes de Porto-Rico que ses mouillages déserts…
Nous nous sommes ancrés devant la marina dans un environnement cette fois-ci assez industrieux et peu engageant (tout comme le personnel de la marina qui ne propose aucun service si vous n’êtes pas amarré au ponton). La ville est également distante de plusieurs kilomètres du mouillage. Nous avons donc décidé de louer une voiture pendant deux jours afin de découvrir plus facilement Ponce et le reste de l’île.
Ponce est une ville tentaculaire (à l’échelle des Antilles) dont le cœur historique abrite quelques jolies façades pastelles, un peu baroque – rococo.
Pour le bon goût, on préférera peut-être le vaste musée d’Art dont la visite mérite le détour.
A l’écart du centre, nous avons été surpris de trouver la plupart des maisons barricadées derrière des grilles, plus ou moins ouvragées pour atténuer l’aspect « cage de fer ». Nous ignorons si c’est le reflet d’une délinquance importante ou pas, n’ayant personnellement jamais ressenti le moindre sentiment d’insécurité pendant notre séjour.
A une vingtaine de kilomètres de Ponce, nous sous sommes arrêtés dans la petite ville de Yauco pour admirer ses jolis murs peints.
Mais le point d’orgue de notre escale portoricaine aura incontestablement été la visite de sa capitale San Juan qui nous a subjugués. Le vieux San Juan se situe sur un petite île (isleta) qui gardait l’entrée du port et qui a été fortifiée entre le 16e et le 19e siècle. Même si une partie de ces fortifications a disparu au fur et à mesure de l’extension de la ville moderne il en reste aujourd’hui encore de nombreux témoignages tels que les forts San Cristobal et San Felipe del Morro, magnifiquement conservés et entretenus.
Une colonie d'iguanes sur les vestiges des fortifications
A l’intérieur de la vieille ville, on se balade dans des petites ruelles pavées bordées de maisons aux façades de couleurs vives, dans un style architectural sobre et élégant. Partout où l’on se promène tout est ravissement. C’est l’une des plus belle ville que nous avons croisée sur notre route depuis que nous avons quitté la Méditerranée.
Maisons colorées et Harley Davidson de la police
Nous n’aurons passé que 8 jours à Porto-Rico ce qui est bien sûr trop court pour profiter de tous ses charmes.
En recevant notre clearance de sortie à Ponce nous avons appris que nous avions 72h pour quitter l’île, ce qui aurait pu nous permettre de prolonger un peu plus loin notre navigation le long de la côte Sud si nous l’avions su avant, mais le vent n’attendant pas, nous avons préféré lever l’ancre et profiter d’une fenêtre météo qui nous paraissait favorable pour une navigation de 600 miles qui devait nous mener … en Jamaïque !
Infos pratiques pour les navigateurs :
Culebra : bureau du CBP à l’aéroport, situé à Dewey la ville principale de l’île que les locaux appellent également Culebra. A 10 minutes à pied du mouillage d’Ensanada Honda. Pour débarquer en annexe, utiliser le ponton principal de la ville (18°18´61 N 65°18´13 W) ou l’un des pontons sur le pourtour de la baie.
Cruising permit : 19$US si vous venez d’un pays étranger. 37 $US si vous venez des USVI.
Clearance : 0 $US
Salinas : Mouillage gratuit devant la marina.
Malgré la sonde de 2m indiquée sur certaines cartographies au milieu de la baie qui pourrait être dissuasive pour les plus grands tirants d’eau, nous avons eu toujours plus de 0,80 m sous notre quille (1,80m) dans cette zone.
Pas d’avitaillement possible à moins de trouver une voiture pour aller dans la ville qui se trouve à quelques kilomètres de la marina. Bars et restaurants. Wifi au bar de la marina.
Ponce : Mouillage devant l’entrée de la marina gratuit. Pas beaucoup de places, 10 m de fond sable et vase, bonne tenue.
Si vous faites votre entrée à Ponce, essayez de vous débrouiller pour appeler par téléphone les CBP avant de débarquer. Des collègues qui ne l’ont pas fait se le sont fait vertement reproché par les autorités…
Marina : 1,25$US par pied /jour pour les tirants d’eau inférieurs à 1,90 m ; 2$US par pied/jour pour les tirants d’eau supérieurs à 1,90 m.
Clearance de sortie : 0$ . Vous avez 72h pour quitter le territoire après délivrance de la clearance de sortie, ce qui peut permettre de se balader encore un peu plus loin après le port de sortie officiel.
Concernant les juridictions des CBP, nous avons compris qu’il en existait 4 : celle de l’Est (avec les îles de Culebra et Vieques), celle du Nord, du Sud et de l’Ouest. Nous avons appelé les CBP en quittant Vieques puis en arrivant à Ponce. Pour être sûr de bien faire , demander à chaque appel quel est le prochain CBP à prévenir.
コメント