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Portugal

Dernière mise à jour : 7 févr. 2022






Partis de Folleux (Morbihan) le 23 octobre 2021, nous avons débarqué à Porto (Portugal) le 1er novembre 2021 au terme d’une navigation qui ne restera pas dans les annales. Nous avons subi une météo particulièrement capricieuse et un coup de vent si généreux qu’il aura directement ou indirectement provoqué toute une série d’avaries.

Après avoir consacré plusieurs mois en France à préparer le bateau pour reprendre notre voyage dans les meilleures conditions, nous n’imaginions pas devoir aussi vite nous replonger dans les réparations et les commandes de nouvelles pièces.

On dira que c’était une sorte de bizutage pour éprouver notre motivation et notre capacité à rebondir…


A peine arrivés à Porto, après avoir savouré de brèves retrouvailles avec Jonathan (le fils aîné de Jean-Luc) et sa petite-amie Kenza, il a fallu que nous nous retroussions les manches pour résoudre rapidement tous nos soucis techniques.

Pour ne pas vous assommer d’ennui, je vais tenter de résumer au maximum notre modus operandi pour chacune de nos avaries. (En italique, j’ai vulgarisé pour les lecteurs qui ne comprennent rien aux termes nautiques mais je ne me formaliserai pas si vous sautez cette partie).

Voici par ordre de gravité et donc par ordre chronologique les problèmes auxquels nous nous sommes attelés :

  • support de barre de flèche cassé (sans ça, le mât tombe)

  • génois déchiré (sans ça, on peut plus avancer)

  • enrouleur de génois grippé (sans ça, on peut plus ranger la voile quand on a fini de naviguer ou quand le vent monte)

  • safran auxiliaire du régulateur perdu (sans ça, on est obligé de barrer 24h sur 24 au lieu de laisser le régulateur le faire à notre place pendant qu’on se la coule douce)


Pour réparer la barre de flèche, la gageure était de trouver une pièce qui n’est plus fabriquée depuis longtemps. A défaut, il aurait fallu trouver quelqu’un pour la ré-usiner ou changer tout le système de barre de flèche (trouver un chantier pour sortir le bateau de l’eau, démâter, ….).

Après avoir rameuté tous les fournisseurs européens de la marque Zspar, toutes les casses nautiques, tous les sites d’occasions, tous les forums de bateau, etc.. nous avons fini par trouver et commander la pièce précieuse en Angleterre.

Le lendemain, nous dégotions cette même pièce si rare à Porto, à 500 m de notre mouillage dans un magasin d’accastillage improbable aux allures de bric-à-brac tenu par une vieille dame adorable ET francophone (Sailingfoz, sailingfoz@sailingfoz.pt).


La pièce à remplacer


A gauche la pièce d'occasion, à droite la pièce cassée


Système d'attente de la nouvelle pièce


Grâce à l’efficacité et à l’habileté de Jean-Luc qui aura passé un certain nombre voire un nombre certain d’heures dans le mât, quelques jours seulement après notre arrivée à Porto, le problème de la barre de flèche était résolu (la plus grosse épine de notre pied retirée).


Pour le génois déchiré, il fallait d’abord diagnostiquer la gravité de la blessure pour déterminer quel traitement appliquer. Le verdict du voilier (le monsieur qui coud les voiles, pas le bateau à voiles sinon la phrase ne veut rien dire...) à qui nous avons porté notre voile à l’autre bout de Porto a été sans appel : «pas d’acharnement thérapeutique».

Pour le remplacer, deux options s’offraient alors à nous : soit trouver une voile d’occasion qui par miracle aurait eu des mensurations compatibles avec notre plan de voilure, soit en commander une nouvelle. Malgré nos recherches et l’aide de nos amis Jérôme (YCMN) et Hervé (YC Saint-Cyprien) - MERCI à eux! - nous n’avons pas trouvé la voile d’occasion adéquate. Nous nous sommes donc résignés à commander au Père Noël non pas une mais deux voiles neuves, car la GV (la deuxième voile indispensable avec le Génois) montre elle aussi de plus en plus de signes de faiblesse.

Nul besoin de préciser que le Père Noël ne s'est pas fourni chez North Sails dont les précédentes voiles acquises à prix d’or n’auront duré que 5 ans (25000 miles), avec à nouveau une mention spéciale pour l’atelier North de Vannes dont la dernière révision de ces mêmes voiles aura tenu moins de 500 miles… (on s’était acheté un joli ensemble haute couture pensant qu’il nous durerait très longtemps alors qu’il n’a pas fait mieux qu’une combinaison Tati made in China)


Pour l’enrouleur de génois, après avoir en vain cherché la cause de son dysfonctionnement, nous avons contacté le fournisseur Facnor qui a accepté de nous expédier un enrouleur révisé en échange de notre enrouleur défectueux.

Une seule journée à la Marina du Douro de Porto aura suffi pour réceptionner la pièce et la remonter presque aussitôt à la place de l’ancienne, grâce une nouvelle fois à la dexterité de Jean-Luc.


Pour le safran auxiliaire du régulateur d’allure, soit le fournisseur pouvait nous vendre la pièce de rechange, soit nous trouvions la pièce d’occasion, soit on était bon pour se la fabriquer nous-mêmes.

Malgré les dizaines de mails échangés avec M. Windpilot, nous n’avons pas réussi à le convaincre de nous vendre uniquement le safran et pas tout le nouveau système complet à 3800 euros. Nous n’avons pas davantage réussi à trouver la pièce d’occasion. Jean-Luc qui ne recule devant aucun obstacle s’est donc lancé dans la fabrication DIY du safran auxiliaire .

Après avoir conçu intellectuellement la pièce, Jean-Luc s’est mis en quête de la matière première. Comme d’habitude, sans parler un traitre mot de portugais, il a déniché sur un chantier de restauration navale au bord du Douro la pièce de bois dont il avait besoin. Puis à défaut de trouver de l’inox sur place, on se l’est fait expédier par Yann (BCS y.balcou@orange.fr), notre soudeur breton préféré (qu’il en soit encore remercié ici). A Lisbonne, nous avons rencontré Laurent qui comme nous vit sur son voilier et qui a accepté de souder les pièces métalliques (qu’il en soit également remercié !). Jean-Luc s’est chargé de tout le reste tant et si bien que nous avions un régulateur comme neuf prêt à l’emploi avant de quitter le Portugal.



Bien que j’ai promis d’être la plus concise possible sur la partie technique de notre escale, j’y aurai tout de même consacré un bon pavé c’est pourquoi je vous épargne le récit de toutes les autres pannes et entretiens courants qui auront émaillé notre séjour (les toilettes bouchées, les caprices du poêle, le lanceur du moteur hors-bord cassé, la fuite de l’évier, la pompe à eau de mer qui coule, le tuyau de gaz poreux, le hublot plus très étanche, l’antenne wifi qui n’amplifie pas, l’antidérapant qui dérape, les points de rouille à traiter, la balise epirb défectueuse, le loch à calibrer, les mâchoires de la pince à rivet à remplacer, la GV à recoudre, la bouteille de gaz à recharger, les haubans à retendre,… j’en passe et des meilleures, la liste est loin d’être exhaustive ! )

Comme vous l’avez compris, vivre sur un bateau n’est pas toujours une sinécure et même en faisant le maximum pour l’entretenir régulièrement, on ne vient jamais à bout de la To-do list


Mais rassurez-vous, nous avons aussi eu du temps pour faire les touristes!

À Porto, nous étions mouillés sur la rive Nord de l’embouchure du Douro (quartier de Foz), à peine à 15 minutes en bus ou en trottinette électrique du centre ville.



Nous avons donc eu tout loisir d’explorer cette ville pleine de charme, aux façades typiques d’azulejos (carreaux de céramiques peints et parfois figurés), aux ruelles pavées, aux nombreux parcs et jardins qui permettent de reprendre sa respiration avant et après l’ascension des collines sur lesquelles s’est bâtie Porto.







C’est une ville en perpétuelle rénovation (comme Pythéas…) Où que l’on porte son regard on ne peut s’empêcher de remarquer le nombre impressionnant de grues qui scandent l’horizon.



Cette politique de restauration a porté ses fruits puisque Porto est devenue extrêmement touristique et c’est avec beaucoup de joie que nous avons traversé des places envahies de terrasses noires de monde, comme on n’en n’avait plus vu depuis longtemps…



Depuis les quais animés de Porto, nous avons évidemment franchi le Douro pour aller visiter les caves de porto de Vila Nova de Gaia.


Vue de Porto depuis Vila Nova de Gaia


Caves de Churchill


Et nous n’’avons pas oublié de tester les spécialités locales telles que la Franceshina (sorte de Welsh upgradé pour les connaisseurs) et les célèbres pasteis de Nata.



Nous aurons eu également le plaisir de savourer un moment de convivialité en retrouvant notre amie portugaise Paula que nous avions connue en Guadeloupe.




Enfin, après avoir attendu en vain presque deux semaines les pièces pour la barre de flèche expédiées d’Angleterre (dont nous n’avions plus besoin puisque nous les avions trouvé à Porto, et qui ne sont finalement jamais arrivées…) nous avons décidé de reprendre notre route vers Lisbonne.


180 miles (333 km) séparent Porto de Lisbonne. Après une journée et demie de navigation sans croiser la queue d’un orque, nous sommes arrivés à Lisbonne dans la nuit du 20 novembre.

Quelques jours plus tard, nous avons trouvé un emplacement extrêmement agréable pour amarrer Pythéas dans un bras du Tage devant Seixal, à 20 minutes en ferry du centre de Lisbonne. (Merci Nadine et Marcel pour le tuyau !)


Vue depuis l'Ouest du mouillage, Seixal à l'arrière plan


Vue depuis le Nord du mouillage, Pythéas au premier plan, Seixal au second plan


Vue imprenable simultanée sur le Christ Rédempteur de Rio et le Golden Gate de San Francisco, depuis notre mouillage de Seixal


Navette rapide (malgré le fort courant) entre notre mouillage et le quai du petit port de Seixal


Lisbonne, vue depuis le Tage


Nous avons profité de cette escale pour refaire mon passeport auprès de l’ambassade, avancer les réparations que j’évoquais plus haut, et accueillir quelques jours à bord notre ami Jean-Roc puis Clément le fils cadet de Jean-Luc.


Jean-Roc, à l'assaut des pentes de Lisbonne


Jean-Luc et "l'artiste peintre"


Ensembles, nous avons découvert une ville aux multiples visages, d’une richesse culturelle fantastique.


Le Monastère des Hiéronymites, chef-d'oeuvre architectural de style manuélin


Echantillon des innombrables fresques qui tapissent les murs de la ville


A l’instar de Porto, Lisbonne est construite sur plusieurs collines et la visite de ses différents quartiers peut s’accompagner de quelques courbatures aux mollets…





Les tramways au look rétro offrent une bonne alternative pour se déplacer d’un bout à l’autre de cette grande ville qui reste cependant à taille humaine et où la vie semble agréable.



Au bout de seulement 3 semaines, mon nouveau passeport était arrivé et nous pouvions alors repartir vers le Sud.

Mais les météos en ont décidé autrement et il nous a fallu patienter presque 3 semaines de plus pour que le vent du Nord tant attendu finisse par arriver.


Cela nous a donné le temps d’explorer d’autres quartiers périphériques de la capitale,


Palais des marquis de Fronteira...


... et son jardin du XVIIe, l'un des rares qui ait survécu au tremblement de terre de 1755


de visiter Sintra et ses folies architecturales à 25 km au Nord-Est de Lisbonne,



de revoir Jonathan venu passer un week-end lisboète avec sa horde de copains,



puis de passer les fêtes de fin d’année à Seixal d’où nous avons joui d’un point de vue imprenable sur une multitude de feux d’artifices lors du réveillon du nouvel an.




Bain traditionnel du 1er janvier, devant notre mouillage à Seixal


Après Lisbonne, nous pensions peut-être retourner à Madère que nous avions beaucoup aimée il y a 5 ans.

Mais comme notre escale portugaise a été plus longue que prévue, le 4 janvier nous avons finalement décider de larguer les amarres pour nous rendre directement aux Canaries.


Une navigation que je vous raconterai dans un prochain article…


Dernier coucher de soleil depuis notre mouillage de Seixal avant départ imminent...



Infos pratiques pour les navigateurs :

- Notre position au mouillage à Porto : 41°08'763 N 008°39.722W

- Tarif par jour à la Douro marina de Porto (pour un voilier de 11,84 m) : 25,50€ avec la réduction STW. Accueil extrêmement bon.

- Tarif par jour à la marina Doca Alcantara de Lisbonne (toujours pour un voilier de 11,84m) : 38,30€ . Accueil minimal.

- Tarif pour la bouée à Seixal : 8 €/ jour ou 109 € / mois

Contacts pour le mouillage à Seixal :

Associacao nautica do Seixal

Rua dos Pescadores, Seixal 2840-513 Portugal

Tel: 21 221 36 25

- Shipchandler à Porto : Sailingfoz, sailingfoz@sailingfoz.pt Revendeur de Zspar

- Pas de formalités d'entrée ou de sortie pour un bateau français

- Pas de test covid demandé en novembre - décembre 2021


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1 Comment


Sylvie et Rémi BARRE
Sylvie et Rémi BARRE
Jan 21, 2022

Quel travail, Mathilde ! Super bravo à tous les deux pour la gestion de tous vos ennuis techniques en espérant que vous allez être tranquille maintenant pour un moment.

C’est sûr, vous nous donnez bien envie de reprendre la mer et de partir à la découverte du Portugal.

Belles découvertes des Canaries.Nous avons hâte de lire la suite... Sylvie

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