Transatlantique Cap Vert - Brésil

Parce qu'il serait trop long et assommant de vous livrer un récit détaillé de notre transatlantique entre Mindelo et Salvador, nous vous proposons un article sous la forme d'extraits du journal de bord :

Mardi 14 juin

14°32.357 N 024°33.119 W Quand les îles nous jouent des tours…

Nous sommes partis depuis un peu plus de 24h et laissons définitivement les îles du Cap Vert derrière nous. Le passage entre Saõ Vicente et Santo Antao nous a réservé un départ musclé (34 noeuds en rafales). Sous le vent de Brava (et jusqu’à 20 miles de son Sud !), le vent a tourné dans tous les sens alors que la houle croisée rendait la progression du bateau très chaotique.

Île de Brava

Dimanche 19 juin

06°43.745 N 026°12.202 W Approche du pot-au-noir

Depuis quelques jours, nous sommes au près. Nous progressons confortablement à une vitesse honorable malgré un vent faible et essayons de nous positionner au mieux pour franchir le pot-au-noir, cette zone de convergence entre les alizés du nord et ceux du sud. Les sargasses sont partout et nous ont obligé à relever les lignes de pêche.

Sargasses accrochées dans la chaise et le safran de Pythéas

Toujours pas d’orages ni de pluies. Qui sait, peut-être franchirons nous le pot-au-noir sans difficultés ?

Faute de vent et de records de vitesse, on fait une belle pêche de calamars

Dimanche 19 juin - Lundi 20 juin

05°50.708 N 025°59.438 W Passage du pot-au-noir

Ciel menaçant à l'approche du pot-au-noir

Rien ne nous aura été épargné pendant environ 12 h sans discontinuer : orages, murs de pluies, grains violents (35 noeuds), grains moins violents mais tout aussi inquiétants, houle et vent anarchiques,…

Première épreuve pour les nerfs de l’équipage qui à l’image du bateau est complètement rincé dans tous les sens du terme.

La nuit tombe alors que la pluie se calme et le vent se stabilise.

Nous n’avons pas eu le temps de sécher nos plumes, nouvelle épreuve avant le lever du jour : notre pilote automatique et notre barre à roue ne répondent plus.

Nous sortons la barre franche de secours pour continuer à diriger le bateau et essayons de garder la tête froide : il nous reste 1500 miles (2778 km) pour trouver une solution…

Barre franche de secours

Mercredi 22 juin

03°51.043 N 027°01.853 W Mécanique

Depuis lundi, nous avons calé la barre franche et grâce au régulateur d’allure, le bateau a avancé tout seul pendant que nous nous consacrions à chercher l’origine de la panne puis à la réparer. Heureusement, la météo s’est montrée plus que clémente pour nous permettre de travailler dans de bonnes conditions.

Grâce à notre téléphone satellitaire, nous avons rameuté le ban et l’arrière-ban pour prendre des conseils.

Le technicien de Lecomble et Schmidt comme notre ami Jean-Marc (Altaïr) nous ont conseillé de chercher une fuite du côté du système hydraulique. Nous l’avons repérée, réparée et après de longues heures à purger tout le système, nous avons récupéré notre pilote automatique et surtout notre barre à roue.

Gros soulagement.

Vendredi 24 juin

00°00.000 S 030°24.587 W Passage de l’Equateur

Hier, on est passé à côté de Pierre et Paul, deux petits îlots brésiliens particulièrement inhospitaliers, bordés par un fort courant qui nous a beaucoup fait dériver vers l’Ouest.

Pierre et Paul

Aujourd’hui, on essaye de reprendre notre cap vers le Sud. Le vent nous a abandonné juste avant de passer l’Equateur. Nous avons du allumer le moteur pour le franchir, j’espère que ça ne porte pas malheur…

Jeudi 30 juin

09°05.520 S 032°57.100 W Grains à répétition

Le vent est de plus en plus généreux depuis mardi . Heureusement car le courant ne nous aide plus. Les grains se succèdent. Hier, nous nous sommes fait rincer toute la journée. Ça nous a rappelé les bons souvenirs du pot-au-noir…

Vendredi 1 er juillet

12°00.050 S 035°43.550 W On y est presque

Nous n’avons plus de contact avec la terre car notre abonnement satellitaire s’est terminé hier. Le vent est si généreux que nous avons battu notre record de distance quotidien (162 mn). Nous prévoyons une arrivée demain dans l’après midi. Ce matin, notre régulateur d’allure qui nous a remplacé quasi non-stop à la barre pendant toute la transat a voulu s’échapper. Heureusement, nous nous en sommes rendu compte à temps et l’avons rattrapé grâce à un bout que nous lui avions accroché par sécurité…Nous devons maintenant nous en remettre à 100% à notre réparation de la barre à roue et du pilote automatique.

Samedi 2 juillet

12°58.350 S 038°30.960 W Arrivée

Arrivée venteuse mais ensoleillée devant la Baie de tous les Saints.

Salvador, à l'entrée de la baie

Dernier stress, la manœuvre en marche arrière dans la Marina de Salvador au pied de la vieille ville.

Manœuvre réussie, bière et repos bien mérité pour l’équipage après 19 jours et 2300 miles nautiques (4259 km).

Nos trombines, après 19 jours de mer

Pythéas à la marina de Salvador

La Vidéo de notre transat

Nous tenons à adresser un remerciement particulier à notre ami Jérôme pour le temps qu'il a consacré à notre routage à distance. Merci pour ta patience, ta gentillesse, ta disponibilité, ton aide, et tous tes excellents conseils.