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USA (Part three) : Le monde d'après

Dernière mise à jour : 5 mars

Le Maryland où nous aurons passé presque deux mois se "déconfine" le 15 mai 2020. Le lendemain, nous quittons la marina de Solomons et reprenons notre route vers le Nord, avides de nouveaux horizons. Comme le virus circule toujours activement sur le territoire, nous renonçons à visiter les grandes métropoles et nous résignons à explorer le pays essentiellement depuis la mer.



La baie de Chesapeake accueille des villes célèbres où nous avions prévu de faire escale : Washington bien sûr, Annapolis, Baltimore,... Mais ça, c’était avant.

A la place, nous jeterons l’ancre pour la nuit dans quelques unes des innombrables criques sauvages qui bordent la baie et qui procurent d’excellents abris en cas de mauvais temps.

C’est d’ailleurs dans la Bohemian river que nous nous réfugions 48h pour laisser passer la première tempête tropicale de l’année "Arthur", inaugurant de manière précoce la saison cyclonique 2020.

Officiellement, cette saison cyclonique débute le 1er juin.

Mais ça c’était avant.

Cette année , pas moins de trois systèmes dépressionnaires se sont créés entre le 16 mai et le 1er juin.



Une fois le coup de vent passé, la voie est libre pour traverser le canal C-D qui relie comme son nom l’indique la baie de Chesapeake à la baie du Delaware. C’est une voie navigable importante d’après notre guide dans lequel nous lisons qu’il s’agit du 3ème canal au monde en terme de trafic après ceux de Panama et de Suez.

Mais ça c’était avant.

Lors de notre remontée (tout au moteur) de ce canal, nous aurons croisé à peine une dizaine d’embarcations.



Avant de rejoindre l’Océan Atlantique au Sud de la baie du Delaware, nous faisons un crochet par Philadelphie, autre ville mythique que nous avions très envie de visiter.

Mais ça c’était avant.

Au terme d’une longue journée de navigation à remonter la Delaware river dans un environnement très industrieux, nous mouillerons de nuit au pied de la skyline illuminée de Philly, puis repartirons en sens inverse le lendemain sans avoir mis le pied à terre.


Rives de la Delaware river, gratte-ciels de Philadephie au loin



Point de vue nocturne depuis notre mouillage


Point de vue diurne depuis notre mouillage



Les docks de Philadelphie


La baie du Delaware ne supporte aucune comparaison avec la baie de Chesapeake : plus petite, plus ouverte, moins sauvage et moins découpée, elle offre très peu d’abris naturels pour passer la nuit.


Nous ne nous y attardons pas et faisons route vers Cape May, jolie station balnéaire à la pointe Sud du New Jersey.



Articles de plage ... et masques

Plages bondées...



Le petit mouillage à côté de la base des Coast Guard a beaucoup de succès, nous n’avons jamais eu autant de voisins depuis que nous sommes aux USA.




Il faut dire que Cape May offre une protection idéale en attendant le vent favorable soit vers le Delaware au Sud, soit vers New York au Nord.

C’est dans cette direction que nous partons le matin du 29 mai enveloppés par un épais brouillard. Il ne nous quittera pas jusqu’au lendemain, mais aura le bon goût de se lever pour notre arrivée dans la baie de Sandy Hook jusqu’à notre mouillage à Atlantic Highlands, 15 miles au Sud de la Big Apple.

New York ... quelle étape! Cela fait si longtemps qu’on en rêvait...

On est d’ailleurs prêts à faire une entorse à notre règle en visitant cette grande ville, à condition de ne pas utiliser les transports en commun. Nous prévoyons de nous amarrer à une bouée de mouillage de la marina de la 79th street idéalement située en plein centre ville et dont les tarifs sont les seuls à portée de notre bourse.

Mais ça, c’était avant.

A cause de la crise sanitaire, cette marina n’a pas ré-installé ses bouées cette année et ne les re-installera pas avant l’année prochaine, annihilant nos projets de débarquer à New York.

Néanmoins, nous allons nous rattraper en admirant depuis l’Hudson puis l’East River le spectacle grandiose qu’offre cette ville magique.

Le célèbre pont Verrazano à l'entrée de la baie de New York


New York qui émerge au loin dans la brume matinale










Nous prolongeons la navigation le long de l’Hudson jusqu’à Croton-on-Hudson, où nous trouvons un mouillage bucolique pour passer la nuit. Nous y rencontrons Jane et Charlie, qui viennent à notre rencontre à bord de leur petit voilier et avec qui nous passons un merveilleux moment, bien que tout le monde garde la distance sociale requise...



Le lendemain, nous redescendons l’Hudson, toujours aussi émerveillés et stupéfaits par tant de beauté. Le plan d’eau est habituellement envahi par des ferrys, des bateaux à moteur, à voile, des cargos,...

Mais ça c’était avant.

Que ce soit à l’aller comme au retour, nous sommes quasiment les seuls à naviguer dans ces eaux new-yorkaises ce qui rend la scène encore plus exceptionnelle.









Pythéas on Hudson (1)

Pythéas on Hudson (2)

Pythéas on Hudson (3)


Retrouvez plus de photos de notre navigation new-yorkaise si vous en avez la curiosité en suivant ce lien : https://drive.google.com/drive/folders/1NSzYjW-ZjEgMWEkAmP2-3xswul-lTUz9?usp=sharing



A la sortie de l’East River, on débouche dans un nouveau bassin : le Long Island Sound.

C’est une grande baie protégée au Sud par l’île « Long Island » et bordée au Nord par le Connecticut.

Dès que nous pénétrons dans le Long Island Sound nous sommes frappés par la quantité de bateaux de plaisance qui croisent sur l’eau. Sans doute la proximité de New York, la multiplicité des mouillages et la situation abritée du plan d’eau expliquent son succès. De riches "mansions" bordent les rives Sud du Long Island Sound. Faute d’aller admirer celle qui a inspiré Gatsby le magnifique, nous irons faire un tour aux Hamptons, célèbre lieu de villégiature d’une certaine élite new-yorkaise.


En progressant vers l’Est, on arrive en Nouvelle Angleterre, région constituée du Maine, Massachusetts, New Hampshire, Vermont, Rhode Island et Connecticut.

Nous sommes séduits par ces paysages maritimes dont les couleurs, les phares, les îles et l’atmosphère si particulière ont inspiré de nombreux tableaux à Edward Hooper. Le brouillard d’habitude fréquent dans cette région (toutes les balises sont équipées de cloches) nous épargnera pendant tout notre séjour, pour notre plus grand bonheur.






Nous mettons le pied à terre à Block Island, île tellement populaire qu’elle attirerait en pleine saison jusqu’à 1000 bateaux à la fois.

Mais ça c’était avant.

Lors de notre passage, à peine 4 ou 5 bateaux se partagent l’immense baie enfermée à l’intérieur de l’île.

Block island qui en temps normal doit être très animée est alors quasi déserte. Les bars et restaurants sont encore fermés mais certains ont sorti de grands draps blancs sur lesquels est peint en lettres capitales le désormais célèbre slogan « Black lives matter ».





Le 4 juin nous atteignons Newport, haut lieu du nautisme qui accueille de prestigieuses régates.





Nous voulons y préparer notre départ pour la transat car nous avons repéré dans notre guide que de nombreux services y étaient proposés pour les bateaux au mouillage (laverie, douches,...).

Mais ça c’était avant.

Une nouvelle fois tout est fermé lors de notre arrivée à cause du Covid. Nous apprendrons également que quelques jours auparavant, les voiliers étaient encore soumis à une quarantaine quelque soit leur provenance...


Nous trouvons néanmoins tout ce qu'il faut pour refaire les pleins d'eau, de gaz, de fuel, et de nourriture et sommes prêts à larguer les amarres le 9 juin en fin d'après midi vers les Açores...


Même si la crise du coronvirus a évidemment perturbé notre séjour, nous garderons un excellent souvenir de cette étape américaine.

Comme tout le monde, nous avions plein d'images en tête sur les USA avant d'y aller. La réalité leur était souvent assez fidèle, dans toute sa démesure et ses contrastes. Nous avons été agréablement surpris par la spontanéité, l'accueil chaleureux et la générosité des gens que nous avons croisé sur notre route.

Nous sommes bien sûr très frustrés de ne pas avoir pu en voir davantage, et si l'occasion se présente, nous n'hésiterons pas à refaire le voyage.


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